Lorsqu’on diffuse des photos, que ce soit sur Internet ou sur un média papier, on peut souhaiter y ajouter un logo ou un copyright personnalisé et original : c’est ce que l’on appelle le plus souvent un « watermark », ou « filigrane » en français.
Bien que l’on ait généralement une idée assez précise de ce que l’on souhaite afficher, on se confronte à trois problèmes :
- La reproduction d’un logo unique et identique partout. En effet, on n’a pas envie de redessiner l’image à chaque fois, surtout lorsque celle-ci est un peu élaborée (sans pour autant verser dans le Jacky-paint, variante du Jacky-PC). Quitte à faire sérieux, mieux vaut avoir une seule version de ce logo, les variantes étant généralement sources de confusions et/ou de contrefaçon… quoique sur ce dernier point, je n’ai personnellement jamais eu à m’en faire !
- Un logo de dimensions adaptées à celles de l’image. Votre copyright ne doit pas couvrir ou dénaturer la photo ou le dessin, rester relativement discret, tout en restant clairement lisible et en permettant d’identifier votre oeuvre. En conséquence, selon la taille qu’aura l’image finale, il faudra non seulement choisir la zone la plus adaptée de celle-ci (le plus souvent un des quatre coins, logique), mais en plus adapter la taille du logo.
- Le rendu et la lisibilité du logo. Il est préférable que l’image superposée à l’oeuvre reste bien visible et ne se confonde pas avec ce qu’il y a en-dessous (par exemple un logo noir sur un fond noir, c’est pas gégé). Par ailleurs, quoi de plus moche qu’un dessin tout pixélisé ? Il sera donc conseillé de réaliser dès le départ un logo de dimensions confortables pour éviter ce genre de désagrément.
N’importe quel logiciel de retouche photo ou de dessin vectoriel permettra de réaliser ce logo. Cependant, pour répondre au premier point évoqué au-dessus, il vaut mieux travailler avec son logiciel de retouche photo de prédilection, car celui-ci intègre très certainement un gestionnaire de brosses. Bien-sûr, ici il sera question de Gimp, puisqu’il est libre et multiplate-forme… et donc j’adore ce logiciel…
Attention ! Ce qui va suivre requiert quand-même quelques connaissances en retouche photo : sélections multiples, calques, masques… tout y passe !
Tout d’abord, partons sur de bonnes bases : créons une image de dimensions suffisantes, afin d’avoir de l’espace pour travailler. Une fois le logo terminé, il sera de toute façon très simple de rogner autour. Par ailleurs, prévoyons d’ores et déjà que le fond de l’image sera transparent, pour plus d’esthétisme.

Le nouveau projet étant créé, nous allons commencer par ajouter un premier calque nommé « filigrane ». Celui-ci, sera rempli de blanc par défaut, mais ça marche aussi avec d’autres couleurs. Afin d’obtenir un effet de transparence une fois que le logo sera utilisé (en filigrane, donc), nous allons dès maintenant réduire son opacité.


Pour travailler proprement, nous allons centrer le logo dans l’image. L’emploi des guides « en pourcentage » s’avère extrêmement utile ici.

A l’aide de l’outil texte, réalisons ensuite le message souhaité, que nous centrons par rapport à nos guides. L’outil texte offre de nombreuses possibilités, telles que l’alignement, la taille, la couleur, etc. Le texte ainsi créé fait automatiquement l’objet d’un nouveau calque, disposé au-dessus des deux autres. Modifions alors le mode d’affichage de ce calque, dans notre exemple en « assombrir seulement », de façon à donner au message un effet de transparence foncée.


Histoire d’habiller un peu le message (qui se résume en une lettre dans notre exemple), nous allons réaliser un cercle de couleur identique. Pour ce faire, nous ajoutons d’abord un nouveau calque. Ensuite, à l’aide de l’outil de sélection elliptique, nous réalisons une sélection parfaitement ronde centrée sur les guides. Avec l’aide du menu Sélection > Bordure, nous transformons le rond en anneau, qu’il suffit enfin de colorer en noir. Le changement du mode d’affichage du calque achève de donner un aspect identique à la lettre B.






Le logo est presque terminé. Revenons au calque « Filigrane » qui, pour rappel, correspond au fond blanc partiellement transparent. Pour que notre filigrane garde un aspect bien rond quel que soit le fond, tout en s’assurant que l’anneau se détachera correctement de l’oeuvre, nous dessinons un cercle un peu plus grand autour de celui-ci à l’aide de l’outil de sélection elliptique, toujours centré sur les guides. En cliquant avec le bouton droit de la souris sur le calque « Filigrane » dans la liste des calques, nous choisissons ensuite « Ajouter un masque de calque ». Dans la fenêtre qui apparaît, choisissons « Sélection » avant de cliquer sur « Ajouter ». Le contour est alors automatiquement rendu transparent, car caché par le masque.


A l’aide de l’outil de rognage, il ne reste plus qu’à retirer tout l’espace superflu autour de notre super logo.

Bien qu’on aurait pu enregistrer notre projet dès le début, nous ne le faisons que maintenant : c’est pooooo bien ! Pour une raison ou une autre, nous aurions très bien pu perdre le projet, nous obligeant à tout reprendre depuis le début. Quoiqu’il en soit, enregistrons-le maintenant.
Veillez à enregistrer l’image sous forme de projet Gimp ! Les fichiers de projet permettent de conserver guides, calques, masques, chemins… Si vous enregistriez sous format JPG, non seulement vous perdriez la possibilité de changer chacun de ces éléments à votre convenance, mais en plus vous n’auriez même plus de transparence. Donc choisissez un endroit approprié parmi vos répertoires pour enregistrer l’image, avec un nom explicite de préférence, et en ajoutant l’extension « .XCF » au nom du fichier.

Puisque nous avons choisi Gimp pour profiter de l’avantage des brosses, enregistrons maintenant une « copie » de l’image, mais en tant que brosse pour Gimp cette fois. Pour ce faire, rendons-nous dans le répertoire utilisateur, dans le sous-répertoire « .gimp-X.x ». Un certain nombre de sous-répertoires y sont présents, notamment « brushes » dans lequel nous nous rendons. C’est en effet dans ce dossier que sont stockées les brosses d’un utilisateur. Il suffit alors d’y enregistrer notre « copie » d’image en tant que brosse, avec l’extension « .GBR ».



En rafraîchissant la liste des brosses dans Gimp (ou bien en redémarrant le logiciel), notre magnifique logo apparaît. Avec l’aide de l’outil pinceau, il est désormais possible de jouer avec le filigrane sur n’importe quelle image !


Pour aller plus loin, nous pouvons également prévoir une version de notre logo orientée verticalement. En effet, il peut arriver qu’un copyright inséré dans le sens de la hauteur dénature moins l’oeuvre. Retournons donc sur le projet du filigrane, et tournons l’image vers la gauche à partir du menu Image > Transformer. Après cela, reprenons les étapes qui consistent à enregistrer une copie en tant que brosse, c’est-à-dire avec l’extension « .GBR ».




Ce petit exemple est un simple aperçu des possibilités offertes par les logiciels de retouche d’image. Ces outils facilitent la réalisation de brosses, qui pourront alors servir de logo pour les oeuvres que nous sommes amenés à diffuser. Pour vous aider dans la prise en main de Gimp, vous pourrez télécharger ci-dessous le projet qui m’a servi à illustrer ce didacticiel… Si vous ne vous appelez ni Benoît, ni Bâlon, pensez à remplacer la lettre B par l’une ou l’autre de vos initiales !