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Sites tiers, traçage et écologie

Attention, ça va être long et chiant ! Vous devriez peut-être fuir d’ici.

Quand je surfe, qu’est-ce que je vois ?

Aujourd’hui quand nous surfons sur le Web, la très grande majorité des sites Internet nous délivrent du contenu venant d’ailleurs sur la toile. C’est d’abord vrai avec la publicité, qui est omniprésente sur le Web sous couvert qu’elle est parfois la seule source de revenus pour les sociétés fournissant des services gratuits. C’est aussi vrai pour les news à clics, ces pseudo-articles ou ces vidéos aux titres sensationnalistes et aux illustrations souvent racoleuses, que l’on peut voir sur plusieurs sites de pseudo-médias différents et qui sont pourtant le fruit d’autres sociétés, la plupart du temps à des milliers de kilomètres de la France.

… Et qu’est-ce que je ne vois pas ?

Tout ce contenu qui nous est délivré n’a pas été mis devant nos yeux par hasard. Ce que nous regardons, ce sur quoi nous nous attardons, et la manière que nous surfons, tout est soigneusement engrangé par diverses régies qui analysent tous nos faits et gestes et qui sont capables d’établir des profils de consommateurs, mais aussi de citoyens. D’autres vous parleront carrément « d’empreinte numérique ».

Que sont les sites tiers ?

Il y a des sites tiers de différents types, en cela que leur intérêt et leurs objectifs varient. Globalement il y en a cinq sortes :

Les plateformes techniques utilisées pour le « design » du site. frameworks JavaScript, CSS, polices d’écritures, icônes… sont autant d’outils externes exploités par les sites modernes, pour plein de raisons mais pas toujours très bonnes. Il serait difficile de vouloir se passer de ces services pour les internautes, car désactiver leur accès peut rendre un site totalement inutilisable.

Les CDN ou « content delivery network ». Cliquez sur le lien pour comprendre ce que c’est, car je ne maîtrise pas le sujet. 😛

Les fournisseurs de contenu additionnel, à base d’articles et de vidéos produits pour booster l’audience : des titres accrocheurs comme « Les 10 machins qui ceci », « Le top 5 des bidules quelque chose », « Comment faire tel truc [débile]  sans effort », « Ce qu’a fait cet homme va vous faire halluciner », « Un bébé phoque a sauvé la Terre », ou encore n’importe quelle illustration de chaton ou de femme sexy sont autant de moyens de capter les gens et de les garder le plus longtemps possible sur le site Internet : c’est du temps de cerveau en plus pour consommer les publicités affichées.

Donut…
Donut…

Les régies publicitaires, dont le but est d’optimiser le ciblage d’un produit en le proposant au bon internaute, ou encore d’inonder la toile par des campagnes auxquelles vous ne pourrez pas échapper : quel que soit le site, vous retrouverez la même pub bien en évidence, encadrant le contenu, et qui vous conduira inévitablement sur une nouvelle page si vous avez le malheur de cliquer n’importe où par inadvertance.

Les analyseurs d’internautes. Ceux-là permettent d’étudier le comportement des internautes, et de compléter des profils de consommation. Présents sur différents grands sites, ils savent où vous surfiez quelques heures/jours avant et ce que vous consultiez. Ils aiment à deviner ce dont vous devriez avoir besoin. C’est « grâce » à eux qu’en ayant recherché des couches pour bébé sur tel site marchand, vous visualisez des pubs pour du lait de croissance ailleurs sur la toile.

Bien sûr, un acteur peut avoir plusieurs casquettes à la fois. Par exemple une régie publicitaire peut faire des analyses marketing, et une plateforme technique peut suivre les internautes de site Web en site Web. C’est d’ailleurs ce qui se passe, et l’un des meilleurs exemples en la matière reste encore Alphabet (Google & Co) puisqu’ils sont omniprésents.

Quelle incidence ont les sites tiers sur la vie privée ?

Le problème principal est qu’un petit nombre d’acteurs finissent par tout savoir de nous : ce que nous regardons et à quels moments nous le regardons, ce que nous aimons, ce que nous consommons, qui nous connaissons et nos opinions. Les réseaux sociaux sont d’ailleurs une véritable mine d’or pour ces régies, mais également pour n’importe quel gouvernement susceptible de vouloir surveiller ses citoyens. Ou les citoyens des autres gouvernements, hé puis après on s’échange les informations, comme ça tout le monde y trouve son compte.

Big brother dans 1984 de Michael Radford, d'après le roman de George Orwell
Big brother dans 1984 de Michael Radford, d’après le roman de George Orwell

En 2016 Tristant Nitot a publié son livre « surveillance:// » aux éditions C & F, qui traite justement de ce sujet bien mieux que je ne pourrai jamais le faire.

Quel impact écologique représentent les sites tiers ?

Comment se fait-il que les sites Internet ne se chargent pas plus rapidement qu’il y a 20 ans, alors que depuis il y a eu l’ADSL puis la fibre qui ont permis d’augmenter les vitesses de transfert ? L’une des raisons (mais pas la seule !) est que la quantité de contenu a elle aussi augmenté : les images sont plus grandes et parfois moins compressées, les vidéos foisonnent, nous accédons à un contenu toujours plus riche… Et les sites Internet ajoutent à tout ce contenu utile leurs lots de cochonneries : musiques d’accueil, vidéos promotionnelles, encarts publicitaires, animations Flash ou HTML5, contenus tiers… et bien sûr tout ce qui ne se voit pas mais qui se télécharge sur nos ordinateurs, que ce soit les scripts ou les cookies.

Ces dernières années, le poids des pages s’est par conséquent considérablement alourdi, ce qui a un impact direct sur les performances de son ordinateur (ou de sa tablette, ne soyons pas sectaire voyons !) et donc sur la consommation de celui-ci. Mais ce qui est vrai pour l’utilisateur final l’est aussi pour toute la chaîne de diffusion. Un serveur qui délivre du contenu, que ce soit des images, des vidéos ou du texte, consomme lui aussi de l’énergie, et même beaucoup. Il en consomme d’ailleurs avant même d’envoyer le contenu à l’internaute, puisque des programmes vont fonctionner en amont de la fourniture des données afin de délivrer le contenu souhaité. Bref, ça bouffe un peu. Et les climatisations indispensables aux datacenters aussi !

Le centre de données du CERN avec des serveurs du World Wide Web et des serveurs mail - Hugovanmeijeren, CC BY-SA 3.0
Le centre de données du CERN avec des serveurs du World Wide Web et des serveurs mail – Hugovanmeijeren, CC BY-SA 3.0

Voici quelques chiffres histoire de rigoler :

Certes, depuis quelques années les industriels construisent des datacenters soit-disant « 100% verts » et faisant appel aux énergies renouvelables, mais ils restent des gouffres énergivores.

Gargantua, roman de François Rabelais - © Bibliothèque Nationale de France
Gargantua, roman de François Rabelais – © Bibliothèque Nationale de France

À cela s’ajoute le problème de la distance parcourue par l’information. Pour qu’une image stockée sur un serveur aux États-Unis parvienne jusqu’à ma box Internet, elle va cheminer à travers un certain nombre d’équipements électroniques qui consomment eux aussi de l’énergie.

Il faut se rendre à l’évidence que de l’énergie est consommée à tous les niveaux, que ce soit le serveur (et sa clim), les multiples équipements qui relaient ce contenu, et en fin de chaîne le périphérique qui affiche ce contenu (multiplié par autant d’internautes, et ils sont légion dans le monde !). Alors si à cela s’ajoute du contenu non sollicité et que ces données viennent des quatre coins du monde, l’impact est d’autant plus important.

Petite analyse de l’ampleur du phénomène

Depuis longtemps il est possible d’observer et de bloquer les sites tiers. Sur Firefox plusieurs outils existent, dont l’extension Lightbeam qui permet de visualiser les liens entre un site consulté et les sites tiers auxquels il a fait appel, mais aussi les liaisons potentielles entre sites consultés, reliés justement par ces sites tiers. Comment situer géographiquement tous ces sites auxquels nous nous connectons ? J’avais envie de savoir où se trouvent toutes ces machines, à combien de milliers de kilomètres de nous et dans quels pays.

J’ai donc réfléchi à un petit shell qui me permettrait de géolocaliser les noms de domaines et de les afficher sur une carte. Ce qui suit décrit la méthode que j’ai employée pour acquérir une base de sites tiers, et une première analyse de ceux-ci en terme de chiffres. Dans un second temps, j’aborderai l’exploitation des données collectées pour parvenir à l’affichage des serveurs sur une carte.

Utilisation d’un profil vierge dans Firefox

Cela fait des années que mon Firefox est bardé d’extensions en tous genres. Parmi mes précieux alliés anti-pub et anti-traçage, on peut citer NoScript, Ghostery et Privacy Badger. Non, je n’utilise pas AdBlock : c’est plus un ransomware pour régies publicitaires qu’un bloqueur de pub.

Pour collecter efficacement les informations sur les sites tiers, j’étais obligé de désactiver mes extensions, de surfer sur un certain nombre de sites, puis de les réactiver. J’ai opté pour la création d’un nouveau profil Firefox, qui a l’avantage d’être vierge de toute donnée de surf et qui n’a aucune extension par défaut.

Pour créer un nouveau profil Firefox, il suffit de lancer en ligne de commande :

firefox --ProfileManager
Firefox - gestionnaire de profils
Firefox – gestionnaire de profils

Constitution de données sur les sites tiers avec Lightbeam

Maintenant que j’ai un Firefox vierge, je commence par installer Lightbeam. Puis je l’ouvre pour qu’il puisse collecter les données de surf au cours des prochaines minutes. Soulignons tout de suite que je ne me mettrai pas en navigation privée : Firefox bloquerait systématiquement un certain nombre de sites traceurs, or je veux être tracé ! 😉

Pour mon analyse, j’ai choisi d’aller sur 15 sites Internet : les sites les plus consultés en France, des sites marchands, des médias en ligne… Ceci afin d’avoir un panel de sites complémentaires. Voici ces 15 sites :

  1. Facebook
  2. Youtube
  3. Wikipedia
  4. Amazon
  5. Le Bon Coin
  6. Yahoo
  7. Live
  8. Bing
  9. Fnac
  10. Cdiscount
  11. Le Parisien
  12. Le Monde
  13. 20 Minutes
  14. Rue du Commerce
  15. Doctissimo

Sur les sites marchands j’ai effectué une recherche de produit à chaque fois. Sur les autres sites j’ai fait défiler la page principale et cliqué sur un lien ou deux. Il n’y a plus qu’à aller sur l’onglet de Lightbeam, et enregistrer les données au format JSON en cliquant sur « Save data » dans la colonne à gauche.

Premières constatations

Lightbeam - 15 sites visités, 385 sites tiers
Lightbeam – 15 sites visités, 385 sites tiers

Après avoir consulté 15 sites Internet, Lightbeam m’annonce que je me suis également connecté à 385 sites tiers, soit 400 sites en tout. Joli score !

Sur l’illustration ci-dessus, qui est justement une copie d’écran de ma session de surf, on visualise bien les sites visités. Plus un site fait appel à des sites tiers (représentés par des triangles), plus son icône est grosse. Notre champion du jour est le site du Parisien.

Pour pouvoir jeter un premier coup d’œil aux données JSON collectées, je lance la petite commande ci-dessous. Elle va me permettre de connaître le nombre de connexions établies lors de mon surf, tous serveurs confondus.

sed 's/\[/\n\[/g' lightbeamData.json | wc -l

Le résultat est pas mal : près de 8000 connexions ! Chacune d’elles représente un fichier téléchargé, une image, une page HTML, un script JavaScript, une feuille de style, une police, une vidéo… Beaucoup servent à construire les pages que nous consultons, mais combien de ces fichiers sont issus des sites tiers ? Une analyse approfondie des données JSON permettrait de le savoir. Là je vais faire l’impasse. Mais je me servirai quand même de ces données pour situer géographiquement chacun de ces serveurs.

Et les cookies au fait ? Et bien près de 290 sites en ont laissé sur mon ordinateur, parfois plusieurs. On peut visualiser ceux des sites tiers dans Lightbeam, ce sont les liaisons apparaissant en violet. Certains de ces cookies sont utilisés pour nous suivre sur la toile.

Géolocalisation des serveurs atteints

J’avais envie de consteller une carte du monde avec tous ces petits serveurs, pour me faire une idée de ce que cela peut représenter. Pour parvenir à cela, j’ai écrit un petit script Shell. Celui-ci repose principalement sur deux outils en ligne de commande :

  • Le programme dig, qui permet (entre autre) de connaître l’adresse IP d’un nom de domaine. Dans les faits, je ne suis pas parvenu à connaître l’adresse IP de tous les noms de domaines collectés, mais ce n’est pas très grave.
  • Le programme geolooc, qui est fourni avec la suite logicielle Weboob, et qui permet de géolocaliser une adresse IP en se basant sur différents services en ligne. Avant d’utiliser le script ci-dessous (enfin s’il y a quelqu’un d’assez fou sur Terre pour se servir de ça, hein), je vous recommande chaudement de lancer geolooc une ou deux fois, car son paramétrage et la disponibilité capricieuse des services en ligne rendent son utilisation quelque peu subtile… Mais ça reste très marrant !

#!/bin/bash

p="$1"
s=`basename $0`
dossiertravail=".${s%.sh}"

backend=ipinfodb
#backend=ipapi

# Suppression du précédent jeu de fichiers
rm -Rf $dossiertravail 2>> /dev/null

# Création du dossier de travail
mkdir $dossiertravail

# Extraction des noms de domaines depuis le fichier JSON issu de LightBeam
domaines="$dossiertravail/$p.domaines"
sed 's/[/n[/g' $p | sed -e 's/^["([^"]*)","([^"]*)",.*/1,2/' | sort -u > $domaines

echo "Site visité,Site tiers,Adresse IP,Longitude,Latitude,Pays,Région,Ville,Code postal,Host,TLD,ID,FAI,OpenStreetMap" > $p.csv

# Boucle sur chaque nom de domaine
while read doms
do
	test "$doms" = '' || test "$doms" = '[' && continue
	
	domaine=`echo "$doms" | cut -d ',' -f2`
	digd="$dossiertravail/$domaine.dig"
	digdom="$dossiertravail/$domaine.ip"
	
	# Récupération de l'adresse IP du nom de domaine
	if test ! -f $digdom
	then
		dig $domaine > $digd
		p1=`grep -n 'ANSWER SECTION' $digd | cut -d ':' -f1`
		p2=`wc -l $digd | cut -d ' ' -f1`
		p3=$((p2-p1))
		tail -$p3 $digd | 
			grep -v CNAME | head -1 | 
			sed "s/.*([1-9][0-9]{0,2}.[0-9]{1,3}.[0-9]{1,3}.[0-9]{1,3}).*/1/" > $digdom
	fi
	
	ip=`head -1 $digdom`
	lt=''
	lg=''
	country=''
	region=''
	zipcode=''
	city=''
	host=''
	tld=''
	id=''
	osmlink=''
	isp=''

	if test "$ip" != ''
	then
		geoip="$dossiertravail/$ip.geo"
		
		# Géolocalisation de l'adresse IP
		if test ! -f $geoip
		then
			geolooc -b $backend $ip >> $geoip
		fi
		
		# Constitution d'un placemark KML
		kml="$dossiertravail/$ip.kml"
		lt="`grep 'lt:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		lg="`grep 'lg:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		country="`grep 'country:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		id="`grep 'id:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		city="`grep 'city:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		region="`grep 'region:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		zipcode="`grep 'zipcode:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		osmlink="`grep 'osmlink:' $geoip | cut -d ':' -f2- | sed -e 's/^ *//'`"
		isp="`grep 'isp:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		host="`grep 'host:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		tld="`grep 'tld:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		id="`grep 'id:' $geoip | cut -d ':' -f2 | sed -e 's/^ *//'`"
		
		if test "$lt" != ""
		then
			cat <<EOF > $kml
      <Placemark>
        <name>$domaine</name>
        <description>
           &lt;b&gt;$doms&lt;/b&gt;&lt;br/&gt;
           `cat $geoip | sed 's/&/&amp;/g' | sed -e 's/$/&lt;br/&gt;/'`
        </description>
        <styleUrl>#waypoint</styleUrl>
        <Point>
          <coordinates>$lg,$lt</coordinates>
        </Point>
      </Placemark>
EOF
		fi
	fi
	
	# Peuplement d'un fichier CSV
	echo "$doms,$ip,$lg,$lt,$country,$region,$city,$zipcode,$host,$tld,$id,$isp,"$osmlink"" >> $p.csv
done < $domaines

# Concaténation des placemarks en un fichier KML complet
cat <<EOF > $p.kml
<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
<kml xmlns="http://www.opengis.net/kml/2.2" xmlns:gx="http://www.google.com/kml/ext/2.2">
  <Document>
    <name>`basename $0`</name>
    <LookAt>
      <longitude>0.000000</longitude>
      <latitude>40.149835</latitude>
      <range>14296439.720522</range>
    </LookAt>
    <!-- Normal waypoint style -->
    <Style id="waypoint_n">
      <IconStyle>
        <Icon>
          <href>icone.png</href>
        </Icon>
      </IconStyle>
    </Style>
    <!-- Highlighted waypoint style -->
    <Style id="waypoint_h">
      <IconStyle>
        <scale>1.2</scale>
        <Icon>
          <href>icone.png</href>
        </Icon>
      </IconStyle>
    </Style>
    <StyleMap id="waypoint">
      <Pair>
        <key>normal</key>
        <styleUrl>#waypoint_n</styleUrl>
      </Pair>
      <Pair>
        <key>highlight</key>
        <styleUrl>#waypoint_h</styleUrl>
      </Pair>
    </StyleMap>
    <Folder>
      <name>Localisation des serveurs</name>
`cat $dossiertravail/*.kml`
    </Folder>
  </Document>
</kml>
EOF

ls -lh $p.*

L’utilisation du script est des plus simples. Du moins normalement… À la condition que vous soyez linuxien·ne ceinture noire, que vous ne vous soyez pas rasé depuis plus de 15 ans (la barbe pour les messieurs, les jambes pour les dames) et que l’assembleur sur Comodore n’ait aucun secret pour vous… Placez-vous dans le répertoire où se trouve le fichier JSON issu de Lightbeam, et lancez :

trace_sites.sh lightbeamData.json

À la fin du traitement, il devrait afficher quelque chose comme ça dans votre terminal :

-rw-r--r-- 1 user group 108257 mars  21 21:42 lightbeamData.json.csv
-rw-r--r-- 1 user group 162408 mars  21 21:42 lightbeamData.json.kml

Le fichier CSV pourra facilement être exploité dans n’importe quel tableur (pourvu qu’il soit Libre), tandis que le fichier KML pourra être ouvert par exemple dans Marble, Google Earth ou tout autre « globe virtuel » capable d’ouvrir de tels fichiers.

Nous sommes des e-globetrotteurs

En ouvrant le fichier KML dans Marble, voici ce que l’on peut voir :

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le constat est sans appel : en se rendant sur quelques sites Internet, on fait rapidement plusieurs fois le tour de la planète !

À noter un petit artefact à l’affichage sur Marble : un point géographique, déterminé par sa longitude et sa latitude donc, ne permet d’afficher que jusqu’à quatre étiquettes. Pour beaucoup des points rouges sur la carte, on ne peut afficher que quatre noms de domaines alors qu’en réalité il peut y en avoir beaucoup plus ! Qu’ils soient nombreux à se situer en un même endroit est facile à comprendre, c’est qu’il s’agit d’un datacenter. On peut prendre l’exemple des serveurs Google qui sont présents dans la zone militaire de Fort Huachuca [en], où bien d’autres serveurs s’y trouvent. D’après mon fichier CSV, je me suis connecté à 32 sites différents hébergés là-bas, dont Google.com, Google.fr, Amazon.fr, DoubleClick, Youtube ou Tumblr. On comprend donc qu’avec le peu de points présents sur la carte, on est encore loin du compte !

Pour une navigation dynamique, voici la même carte hébergée par le site UMAP.

Voir en plein écran

Limiter le traçage et l’impact écologique

Alors que faire pour limiter, à son échelle (parce que l’échelle des fournisseurs de contenu n’est pas la même, il ne faut pas se leurrer), l’impact de notre surf sur la consommation énergétique ? Hé bien peut-être tout simplement en utilisant les mêmes outils qui sécurisent nos navigateurs. Et il ne faut pas s’en priver ! Voici les plus connus pour Firefox :

Le résultat pour l’internaute sera immédiat :

  • moins de traçage par les sites tiers
  • moins de données téléchargées
  • chargement plus rapide des pages

Le résultat pour les serveurs est qu’ils seront moins sollicités parce qu’ils fourniront moins de contenu, et par conséquent consommeront 1 ou 2 mWh de moins chaque jour grâce à vous. Certes c’est une goutte dans l’océan ! Mais une goutte, plus une goutte, plus une goutte, plus une goutte…

Cette solution a néanmoins une limite : pour l’instant elle ne marche que sur l’ordinateur. En effet, les navigateurs sur tablettes et mobiles n’intègrent pas encore de tels outils. Par ailleurs, beaucoup de sites en ligne proposent aussi leur propre « app » pour les différents OS mobiles, et là ces extensions ne pourront jamais rien faire…

Edit du 28/03/2017 : En fait si, il existe bien une extension sur Firefox mobile pour filtrer la publicité, donc au moins une partie du contenu indésirable. Pour en savoir plus, lisez « Un bloqueur de pub – La face cachée de Firefox pour Android ». Cet article nous apprend aussi quelle part des pages Web ce contenu indésirable représente : plus de la moitié !

Si vous avez envie de jouer…

Voici quelques fichiers à télécharger au cas où quelqu’un aurait envie de s’amuser :

Et maintenant, bon surf !! :mrgreen:

Concaténer et convertir des traces GPS

Lorsque je suis amené à photographier sur plusieurs jours et dans plusieurs lieux, j’ai pris l’habitude d’utiliser un module GPS pour pouvoir ajouter les coordonnées géodésiques dans mes clichés. Dans la foulée, j’aime bien jeter un oeil aux traces GPS enregistrées par ce module dans Google Earth : effet « wow! » garanti quand le logiciel zoome sur la Terre puis sur les endroits que j’ai visité quelques jours plus tôt.

Mon module GPS est très bien fait, car il crée un nouveau fichier NMEA à chaque allumage. Si bien qu’on se retrouve vite avec de nombreux fichiers, un à plusieurs par jour. Pour synchroniser les photos efficacement, je trouve plus pratique de disposer d’un seul fichier, au format GPX pour utiliser dans digiKam. Par conséquent, à chaque retour de séjour, je répète les mêmes tâches :

  • Concaténer les fichiers NMEA produits sur la période du séjour
  • Convertir le fichier concaténé au format GPX pour synchroniser mes photos dans digiKam
  • Convertir une nouvelle fois ce fichier au format KML pour faire un peu mumuse dans Google Earth

Alors voici un petit script Bash qui permet de faire tout cela en un pouillème de seconde, avec l’aide de GPSBabel bien-sûr !

#! /bin/bash

# Nom du premier fichier NMEA
start=`ls WG*.log | head -1 | cut -d '.' -f1`

# Nom du dernier fichier NMEA
end=`ls WG*.log | tail -1 | cut -d '.' -f1`

fichier_sortie="${start}_${end}"

# Concatenation des fichiers NMEA
echo '@Sonygps/ver1.0/wgs-84/gps-cs3.0' > ${fichier_sortie}.nmea
cat WG*.log | grep -v '@Sonygps/ver1.0/wgs-84/gps-cs3.0' >> ${fichier_sortie}.nmea

# Conversion en GPX pour Digikam
gpsbabel -i nmea -f ${fichier_sortie}.nmea -o gpx -F ${fichier_sortie}.gpx

# Conversion en KML pour Google Earth et Google Maps
gpsbabel -i nmea -f ${fichier_sortie}.nmea -o kml -F ${fichier_sortie}.kml

exit 0

Géolocalisation de ses photos de vacances

De plus en plus d’appareils photo disposent désormais d’un GPS intégré. Des modules GPS externes peuvent être branchés à certains appareils reflex sur la griffe porte-flash. Les téléphones mobiles haut-de-gamme intègrent bien souvent une puce GPS, qui est d’ailleurs automatiquement utilisée lors de la prise de photos (les coordonnées géodésiques sont immédiatement ajoutées aux informations Exif, à condition que la puce soit allumée), et bon nombre de logiciels disponibles sur les « stores » et autres « markets » permettent d’enregistrer facilement nos trajets dans des fichiers KML, GPX ou autres, directement sur la carte mémoire du téléphone. Enfin, et c’est le choix vers lequel je me suis moi-même orienté, de très nombreux modules GPS autonomes sont disponibles dans le commerce, allant du simple « traceur » qui enregistre sa position à intervalle régulier, au GPS piéton sophistiqué affichant une carte couleur et la météo pour les randonneurs les plus fortunés. Tous ces appareils ont un point commun : plus ou moins facilement, ils nous permettent de situer géographiquement le lieu de la prise de vue pour chacune de nos photos.

Avant de partir

Bien sûr, le plus simple est que les coordonnées géodésiques soient automatiquement associées lors de la prise de vue, aussi toutes les solutions citées ci-dessus ne sont pas équivalentes : un appareil photo avec GPS intégré, un reflex surmonté de son module GPS (généralement très cher !), ou prendre simplement des photos avec son mobile, permettront de se passer de tout post-traitement des données GPS, en d’autres termes de l’association des coordonnées géodésiques à ses clichés à partir de traces enregistrées indépendamment. A l’inverse, enregistrer indépendamment sa position tout au long d’une excursion permettra de s’intéresser à l’ensemble d’un trajet (et non pas seulement les différents lieux de prise de vue), ou mieux encore ! permettra d’associer des coordonnées géodésiques avec n’importe quel appareil photo : si l’on est parti avec plusieurs appareils, ou si des amis nous accompagnent et possèdent eux-mêmes un APN, une fois toutes les photos mises en commun elles pourront profiter du même traitement afin de retracer et de situer chaque événement. Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients, et chaque solution satisfera des utilisateurs sans doute très différents.

Si l’on se met à la place d’un photographe amateur disposant d’un boîtier reflex de gamme moyenne (c’est un rôle que je connais assez bien), parmi toutes ces solutions on en vient très logiquement à favoriser certaines et à écarter les autres : pas question de faire des photos avec son téléphone par exemple ! Si la suite de cet article va se baser sur l’utilisation d’un traceur GPS autonome, la démarche sera identique pour les autres solutions, à savoir, commencer par analyser la manière d’utiliser l’appareil pendant toute la durée de son voyage, problématique somme toute plus complexe que simplement se dire « j’appuie et ça marche ».

Avant de partir en vacances, le premier point à aborder est l’autonomie d’énergie dont dispose le module GPS. Les caractéristiques données par son constructeur peuvent annoncer une autonomie de 8 heures par exemple, ou bien de 15 heures, tout dépend de l’appareil. En fonction de cela, il faut alors songer à deux choses. Tout d’abord, avoir une idée de ses activités et des événements à photographier, permettra de ne pas retrouver son GPS éteint à 22h sans trop savoir à quel moment il est tombé en rade de batterie durant la journée. Penser à jeter un oeil de temps en temps sur la jauge d’énergie permettra d’anticiper le remplacement de la pile. Si une pause a lieu au cours de l’expédition, même d’une petite heure, éteindre le module ne mange pas de pain pour économiser un peu de batterie. Ensuite, il faut prévoir des piles de remplacement (ou des batteries ainsi qu’un chargeur) en conséquence. Par exemple, pour un séjour d’une semaine, un paquet de quatre piles, soit une pile pour deux jours environ, doit suffire, l’élément déterminant étant la durée des journées (les piles ne s’useront pas à la même vitesse selon que vous partez pendant 4 heures ou 12 heures). Dans le cas de mon module GPS, ayant prévu quatre piles pour huit jours, je n’en ai utilisé « que » trois finalement. La troisième pile a dû être entamée pratiquement le dernier jour.

Visualisation de données GPS (fichier KML) dans Google Earth
Visualisation de données GPS (fichier KML) dans Google Earth

Sur place

Une fois parti en vacances, ou plutôt une fois arrivé… Avant de commencer à mitrailler n’importe quoi à tout va, mieux vaut prendre cinq petites minutes pour vérifier la configuration de son matériel. Le module GPS de Sony se synchronise automatiquement sur le temps transmis par les satellites GPS, et enregistre de ce fait toutes ses traces en heure UTC (spécifié dans la norme NMEA). Ce n’est pas le cas de nos appareils photo, qui sont configurés par nos soins sur l’heure locale où nous nous trouvons (sans parler des heures d’été et d’hiver), aussi faut-il garder à l’esprit que l’appareil photo doit être configuré selon le fuseau horaire où vous prendrez vos photos, et qu’il soit à la bonne heure. S’assurer de cela facilitera très, très fortement l’association des coordonnées géodésiques avec chacun des clichés ! Si l’on part avec des copains, les inviter à vérifier l’heure sur leur appareil, en essayant de ni les ennuyer ni les vexer, facilitera également la mise en commun de toutes les photos à la fin du séjour, en vue de resituer, là encore, chacun des événements dans l’ordre, au bon moment, et au bon endroit.

C’est l’heure de partir en vadrouille. A moins que le site ne soit à plusieurs heures de trajet, il vaut mieux allumer le module GPS maintenant. En effet, les puces GPS ont parfois besoin d’un certain « temps de chauffe » avant de pouvoir capter les satellites et enregistrer la position géographique. Attendre d’être sur place, c’est prendre le risque que les premiers clichés ne puissent être facilement synchronisés avec les traces GPS. Ils le seront de toute façon, même approximativement, mais cela nécessitera un traitement supplémentaire, bien souvent manuel. Enfin, comme dit un peu plus haut, il ne faut pas complètement oublier son GPS pendant la journée : pensez à vérifier le niveau de la pile de temps en temps.

Survol de la côte Ouest de la Martinique dans Google Earth
Survol de la côte Nord-Ouest de la Martinique dans Google Earth

De retour de vacances, ou entre deux excursions

Il est temps de regarder ce que le module GPS a enregistré de beau. Comme vu précédemment, le GPS-CS3KA de Sony enregistre des fichiers texte au format NMEA, à raison d’un fichier à chaque allumage de l’appareil. Alors bien-sûr, les utilisateurs les moins à l’aise avec des méthodes et des outils un peu trop techniques, pourront toujours se contenter du logiciel fourni avec leur module GPS, qui pourra s’avérer suffisant dans quelques cas, mais avec lequel on aura définitivement fait vite le tour : pas de gestion des différents formats de données géodésiques, association des coordonnées avec les images uniquement au format JPEG (adieu le RAW, toto), logiciel généralement installable que sur Windows… La force du module Sony, c’est de pouvoir accéder à son contenu comme sur une vulgaire clef USB, à des fichiers enregistrés dans un format standard facilement interopérable, et par conséquent rester maître à la fois de ses données et des outils que l’on souhaite utiliser. Une fois branché à un ordinateur via son port USB, les fichiers du petit boîtier se révèlent ainsi dans un terminal :

@localhost:/media/A618-943C/GPS$ ls -1
WG20110825111604.log
WG20110825125233.log
WG20110825130308.log
WG20110825160952.log
[...]
WG20120222215436.log
WG20120223135822.log
WG20120223165924.log
WG20120223173901.log
WG20120224141323.log
WG20120225135559.log
WG20120225201758.log
WG20120226135305.log

Il est utile de constater que le nom des fichiers n’a pas été choisi au hasard. Celui-ci est principalement constitué de la date et de l’heure d’allumage du module, dont la lecture se fait ainsi (et en couleur SVP pour plus de feûne) : l’année, le mois, le jour, l’heure, la minute et la seconde (oui madame, en UTC). Ce constat va nous amener à gagner un peu de temps, car plutôt qu’utiliser chacun des fichiers afin de les charger un à un dans GPSBabel en vue de les convertir (en GPX dans mon cas, pour leur utilisation dans digiKam), ce qui peut devenir très répétitif selon la période couverte, nous allons pouvoir les concaténer en un seul « gros » fichier où toutes les positions seront automatiquement mises dans l’ordre. Il doit bien exister une commande un peu magique sur ouin-ouin pour faire à peu près la même chose que ci-dessous, mais chacun d’entre moi sait que je n’aime sans doute pas les solutions trop massivement utilisées…

@localhost:/media/A618-943C/GPS$ cat WG20120223* > ~/WG20120223.log

Cette ligne de commande permet de regrouper les traces des trois fichiers enregistrés le 23 février 2012, dans un nouveau fichier .LOG créé dans mon répertoire utilisateur (le fameux $HOME). Par exemple, si je désirais rassembler tous les fichiers qui ont été créés au mois de février, dans ce cas il me suffirait d’enlever le jour 23 derrière la commande cat (i.e. avant le caractère « * »).

De retour dans le répertoire utilisateur depuis le terminal (via la commande cd), on va pouvoir utiliser GPSBabel, en ligne de commande également (mais ce n’est pas une obligation).

@localhost:~$ gpsbabel -i nmea -f WG20120223.log -o gpx -F WG20120223.gpx

Sauf cas exceptionnel et non désiré (on n’est jamais à l’abri d’un pépin, je fais moi-même régulièrement les frais de l’effet Bonaldi devant mon chef), le fichier .GPX a été créé. Ce fichier va être maintenant utilisé pour associer les coordonnées géodésiques à nos précieuses et pléthoriques photos depuis digiKam. Dans la foulée, on peut très bien visualiser ces données GPS dans un logiciel comme Google Earth (cf. les illustrations plus haut) ; auquel cas il suffit d’exécuter la commande gpsbabel ci-dessus en remplaçant « gpx » par « kml » afin de produire un fichier KML.

Une fois dans digiKam, au moment de s’occuper des coordonnées géodésiques fraîchement préparées (à moins que d’autres actions soient prioritaires), il suffit de sélectionner toutes les photos concernées puis d’ouvrir le « corrélateur » comme cela a déjà été abordé lors de la prise en main du module GPS. Un point n’avait cependant pas été correctement traité à ce moment-là, à savoir la différence entre le temps enregistré dans les photos (relatif au fuseau horaire, et éventuellement à l’heure d’été ou d’hiver) et le temps UTC conservé dans les traces GPS. Le logiciel digiKam est en mesure de deviner la différence réelle entre les deux horaires, à partir du moment où les photos et l’ordinateur partagent le même fuseau horaire. Dans le cas de mon séjour en Martinique, l’appareil photo et l’ordinateur se sont très logiquement trouvés avec un écart de 5 heures * , soit une différence réelle de 4 heures avec l’heure UTC (la France métropolitaine étant quant à elle sur le fuseau horaire UTC+1). Dans ces circonstances, il est préférable de préciser manuellement l’écart horaire dans l’interface du « corrélateur », car dans le cas contraire le logiciel risque de ne pas trouver de coordonnées pour la moitié des clichés, et de mal situer l’autre moitié. Lors de mes premières tentatives, fort peu fructueuses, des photos de plage se retrouvaient au beau milieu de la jungle ! Et imaginez-moi avec masque, tuba et palmes à barboter en plein coeur de Fort-de-France… 😳

* En Martinique, il n’y a pas de changement d’heure en été et en hiver, si bien que le décalage horaire avec la métropole est de 5 heures en hiver, et 6 heures en été.

Jouer un peu avec ses photos

Dans digiKam, à gauche l'outil de recherche par zone géographique, à droite l'affichage des miniatures
Dans digiKam, à gauche l'outil de recherche par zone géographique, à droite l'affichage des miniatures

Puisque nos photos sont enfin complétées par le lieu de leur prise de vue, digiKam intègre des outils de visualisation et de recherche sur un globe terrestre nous permettant d’en profiter. Ce globe terrestre a cependant deux inconvénients. Tout d’abord, il ne permet pas l’affichage en très haute résolution ni en relief de la géographie comme peuvent le faire des outils tels que Google Earth (cf. les illustrations un peu plus haut). Ensuite, certes on peut jouer à « explorer la région » sur son ordinateur, mais à aucun moment il n’est possible de partager cette expérience sur Internet. Fort heureusement, parmi les différents outils d’exportation, les extensions KIPI disposent d’un outil d’exportation en KML. Celui-ci propose deux modes, chacun d’eux offrant des possibilités intéressantes :

  • Un mode optimisé pour Google Earth, permettant d’exporter dans un répertoire des photos redimensionnées ainsi que des miniatures, afin d’être utilisées directement sur son ordinateur : le fichier KML produit inclut les noms des fichiers images stockés dans un sous-dossier. Moyennant quelques efforts supplémentaires, il est possible d’inclure le fichier KML accompagné du répertoire d’images dans un seul et unique fichier KMZ, qui est en fait un simple fichier ZIP dont on a changé l’extension. Une fois le fichier KML produit (ou éventuellement l’archive KMZ), il suffit de l’ouvrir depuis Google Earth pour visualiser aussitôt les miniatures, agrandir les images, et évoluer parmi les reliefs en 3D.

    Photos exportées par digiKam puis affichées dans Google Earth
    Photos exportées par digiKam puis affichées dans Google Earth
  • Un mode optimisé pour Google Maps, permettant de préparer la publication sur Internet de la série de photos et de leurs miniatures, accompagnées du fichier KML, lequel va pouvoir être lu depuis le site Google Maps en saisissant directement son URL (celui du fichier KML, hein !) dans la zone de recherche. Au sein du fichier KML, les noms des fichiers images sont alors présentés sous forme d’URL également, pour être visibles sur la carte par les internautes. Ex. : https://blog.subsole.net/kml/12_02_19-26_martinique/index.kml. Il est donc important de savoir où seront stockés ces fichiers une fois sur Internet de façon à ce que les URL soient corrects ; de même que tous les URL devront être modifiés en cas de changement de répertoire sur le serveur.

Les possibilités d’utilisation de ces informations GPS sont donc très nombreuses, allant de la recherche à la publication d’une série de photos. De nombreux outils existent, pas seulement ceux de Google, et l’ensemble des éléments qui ont été abordés ici font appel à des technologies standards. Etant donné l’évolution des appareils photos (je devrais plutôt parler « d’appareils permettant de prendre des images ») ainsi que la tendance au « tout-informatif », ce genre de fonctionnalité devrait continuer à se généraliser. Il faut néanmoins garder à l’esprit que ces données géographiques associées aux autres (moment de la prise de vue, personnes photographiées…) doivent faire l’objet de toute notre attention, afin d’éviter les dérives : il est primordial de garder le contrôle sur ses données personnelles tout en faisant preuve d’éthique.

Madinina : retour d’expérience d’un amateur

En bon photographe amateur, j’avais pris à peu près tout mon matériel, afin de couvrir pratiquement n’importe quelle situation. Grâce à mes amis vivant sur place, on peut dire que cela a été le cas, puisque nous avons multiplié les activités : sports, dégustations, farniente… Autant de sorties permettant de varier aussi bien les thèmes que les paysages. Voici un petit compte-rendu sur le bon, le moins bon, l’inutile et l’indispensable à emporter avec soi lorsqu’on est amené à partir aux Caraïbes pendant une semaine. Ces quelques explications permettront sans doute à l’internaute de passage (oui, toi ! cher lecteur ou chère lectrice) de préparer plus efficacement son matériel photo avant de partir en vacances… ou pas.

Commençons notre tour des affaires photo avec ce qui va nous permettre de les transporter : le sac. En fonction de la nature des activités, il est important d’avoir un sac adapté. Si pour se rendre à la plage, un simple sac à dos ou l’étui de son boîtier suffit amplement, il n’en est pas de même dans la plupart des cas.

En ce qui concerne la randonnée, particulièrement en forêt où l’on est amené à emprunter des sentiers escarpés et boueux, le sac à dos dédié à la photo est très utile, car ses renforts protégeront le matériel qu’il contient, et son confort (répartition du poids, bretelles larges et épaisses, maintien) retardera avantageusement la fatigue. Le Tamrac dispose d’une attache-trépied centrée sur le devant du sac. Une fois sa boucle banane élargie, y attacher une bouteille d’eau (bouchon en bas, coincé dans la petite pochette) est simple et efficace. Un point à ne pas négliger, c’est la possibilité d’attacher son reflex directement sur le sac : plutôt que porter son boîtier sur la nuque ou sur l’épaule à l’aide de sa dragonne (la fatigue conduisant bien souvent à le porter à la main, bof bof), moyennant l’achat de sangles qui vont être fixées sur les brettelles du sac, le poids du reflex (et de l’objectif, et du flash… au final plus de 1,5 Kg !!) va être réparti sur les deux épaules tout en faisant un (léger) contre-poids.

Pour ce qui est du kayak sur la mangrove, la problématique est un peu différente étant donné qu’on ne peut pas porter son sac sur le dos. Dans ce cas, pour éviter trop d’éclaboussures (en particulier de vase, beurk) tout en ayant le reflex à portée de main, le k-way du Tamrac s’enfile sans problème avant d’attacher celui-ci au milieu du bâteau (lorsqu’il s’agit d’un deux-places) devant soi. Le coin bas du k-way peut être soulevé facilement pour atteindre la poche latérale où est rangé le boîtier, si bien que le joujou se dégaine et se rengaine en quelques secondes. S’il y a du courant ou un peu de vagues, mieux vaut enfiler la dragonne autour du cou, faire mumuse, puis ranger aussitôt son appareil dans le sac. Pour protéger un peu plus le reflex des éclaboussures, des embruns et des averses tropicales, on peut également prévoir de l’enfiler dans une pochette plastique (un sac congélation, ou un k-way pour reflex mais c’est cher pour ce que c’est !). Personnellement je ne l’ai pas fait, mais heureusement je n’ai pas eu à le regretter…

Sac photo aux pieds, dans son k-way

A la plage, le sable peut se transformer en véritable plaie. Debout, le sac ne risque pas grand-chose ; mais il faut penser à bien fermer chacune des poches après utilisation ! Ca paraît bête comme ça, mais c’est toujours bon à rappeler…


Martinique – Afficher la carte dans Google Maps

En complément du boîtier, et définitivement indispensables ! les objectifs trouvent évidemment une place importante dans notre sac photo. Leur nombre doit être cependant limité, aussi bien à cause de la place libre dans le sac, que pour l’utilité toute relative de chacun d’eux.

Le téléobjectif est évidemment nécessaire, étant donné que c’est celui qui sera utilisé la plupart du temps. Villes, paysages, plantes, personnes… sont autant de sujets qui seront couverts avec son aide, une plage focale suffisamment longue facilitant par ailleurs la prise de vues multiples (plans larges, plans rapprochés, etc). Pour ma part, le 15-85 mm a parfaitement rempli son rôle !

Emmener un objectif-zoom avec une plage focale plus élevée (dans mon cas un simple 55-250 mm) permet de combler les lacunes d’un téléobjectif avec une distance focale maximum trop juste. Le zoom va avoir toute son importance pour, par exemple, photographier ses amis dans l’eau sans pour autant quitter sa serviette de plage… Oui, c’est du vécu ! L’autre intérêt, nettement plus justifié en outre, c’est la possibilité de photographier les animaux. Dans la mangrove, il est très difficile d’approcher les crabes et les oiseaux, aussi est-il possible de rester à distance raisonnable pour les photographier à l’aide du zoom.

Mabouyas faisant de l'esprit (malfaisant) au plafond

Les fleurs et les bé-bêtes ne manquent pas en Martinique, et on peut toujours être intéressé par la photographie macro. Mes objectifs n’étant pas des objectifs macro, j’ai eu pas mal de difficultés à prendre certaines bestioles de près.

Une chenille (pseudosphinx tetrio) avec son masque de Daredevil, avoisinant les 10 cm

Quelques fois, je me suis dit : tiens, ici, une photo à l’aide d’un objectif fisheye aurait été du plus bel effet ! C’est ballot, je ne possède pas de fisheye… ou pas encore…

J’avais pris mon 50 mm f/1,8 et mon 30 mm f/1,4. Ce sont de bons objectifs pour faire du portrait, et ça tombe bien car je ne les ai pas utilisés une seule fois ! Note pour plus tard : une bonne façon de gagner un peu de place dans son sac, consiste à ne pas emporter de jouet inutile…

Les accessoires pour le boîtier et/ou pour les objectifs ne manquent pas ; certains peuvent même s’avérer indispensables. Parmi les choses à prévoir de mettre dans son sac, on peut citer en vrac :

  • un pare-soleil au moins pour son téléobjectif, car tout d’abord il y a beaucoup de lumière, ensuite, parce qu’il protégera un minimum l’objectif
  • un chiffon doux ou des lingettes nettoyantes
  • une ou plusieurs cartes mémoires supplémentaires, de façon à effectuer une rotation pendant le séjour (ne pas mettre ses oeufs dans le même panier, une panne peut toujours survenir)
  • une deuxième batterie pour le boîtier, juste au cas où (sur une semaine, c’est surtout pour les nerveux du déclencheur et les amoureux du flash intégré)
  • des filtres gris neutres, afin de maîtriser la vitesse d’obturation à pleine ouverture (parce qu’au cas où vous l’ignoreriez, il y a beaucoup de soleil là-bas, et le 1/4000ème de seconde est vite atteint avec un caillou très lumineux)
  • un filtre polarisant éventuellement, pour jouer avec les paysages marins (mais attention au vignettage sur les objectifs grand-angle)
  • un flash, si possible un bien (bref, pas l’intégré), de façon à déboucher les ombres sur les sujets en contre-jour (tant pis si l’utilisation d’un flash sur la plage peut surprendre)
  • un trépied compact (mais robuste), ou éventuellement un monopode, s’avérera utile pour les quelques cas de pose longue : photo de nuit, effet de filé sur une photo de cascade, effet cotonneux des nuages ou de l’océan, etc…

Voilà. J’ai à peu près fait le tour de mon sac, ce qui pourra sembler exhaustif pour certains, mais peut-être léger pour d’autres (en même temps, il s’agit de photo amateur). J’ai volontairement mis de côté l’emploi d’un module GPS (ce qui m’a permis de réaliser la carte un peu plus haut), car celui-ci fera très certainement l’objet d’un article à part entière.

Prise en main du traceur GPS Sony GPS-CS3KA

Le Sony GPS-CS3KA est un traceur GPS, c’est-à-dire un petit module GPS capable de recevoir les signaux GPS des satellites afin de déterminer sa position en temps réel, et d’enregistrer cette position. Il est alors possible de retracer n’importe quel itinéraire et de connaître pour chaque position enregistrée, la latitude, la longitude, l’altitude et l’heure précise d’enregistrement. Bien qu’un tel appareil puisse profiter aux maris jaloux susceptibles d’espionner leur moitié, les baroudeurs, les sportifs et les photographes en sont les utilisateurs les plus friands. Non seulement il est possible d’afficher les itinéraires sur les cartes de nombreux sites Web et de logiciels, mais il est également possible, pour une série de clichés, d’ajouter dans les données Exif de chacun d’eux la position, voire le lieu, de la prise de vue. Idéal pour les participants de Péquins Express !

Traceur GPS Sony GPS-CS3KA
Traceur GPS Sony GPS-CS3KA

Le GPS-CS3KA n’est pas très encombrant. A peine plus gros qu’un paquet de chewing-gum ou qu’une chaise, il remplacera avantageusement votre paquet de cigarettes. Il dispose d’un afficheur LCD rétro-éclairé et d’une série de boutons pour naviguer dans les quelques menus proposés, ainsi qu’un bouton « hold » pour empêcher l’enclenchement des boutons par mégarde. Mis à part l’interface uniquement en anglais, la prise en main n’est absolument pas compliquée : pour sa mise en marche la première fois, il suffit simplement d’indiquer le fuseau horaire, l’heure étant automatiquement récupérée via les satellites. Il est à noter que Sony fournit un manuel d’utilisation en français.

Le traceur à côté d'un paquet de chewing-gums
Le traceur à côté d'un paquet de chewing-gums
Le traceur à côté d'un paquet de chewing-gums
Le traceur à côté d'un paquet de chewing-gums

Le compartiment arrière est recouvert d’un large couvercle retenu par une languette : ainsi, aucun risque de le perdre. Le couvercle permet d’accéder à l’emplacement pour la pile LR6 (ou « AA », qui offre une autonomie théorique de 15 heures), ainsi qu’au slot SD et MemoryStick Duo. En insérant à cet endroit la carte mémoire de vos photos, vous pourrez ajouter les coordonnées géodésiques de vos clichés directement depuis l’appareil, par séries de 60. Pour les possesseurs de cartes XD, Compact Flash et autres, il sera bien entendu nécessaire de synchroniser les coordonnées à l’aide d’un ordinateur… Pour ce faire, le traceur GPS dispose d’une prise mini-USB et est fourni avec un câble USB tout ce qu’il y a de plus standard ! La prise mini-USB est dissimulée sous un cache un peu difficile à remettre. Par ailleurs, il m’a fallu forcer un peu pour enfoncer le câble dans le connecteur. Mais une fois correctement branché à un ordinateur, le boîtier est reconnu comme une simple clef USB d’environ 120 Mo, quel que soit le système d’exploitation.

Emplacement pile et carte mémoire du traceur
Emplacement pile et carte mémoire du traceur

Le module GPS est également vendu avec une petite housse de transport. Elle est transparente sur sa partie avant, ce qui permet de jeter un oeil sur l’appareil de temps en temps (notamment pour surveiller la détection des satellites et le niveau de la pile). Sur sa partie arrière, la housse dispose d’une boucle en nylon et d’une attache de ceinture.

Etui de transport du Sony GPS-CS3KA
Etui de transport du Sony GPS-CS3KA
Anneau nylon et boucle de ceinture
Anneau nylon et boucle de ceinture

Ce petit dispositif a un aspect robuste avec une coque plastique épais et des boutons francs, tout en alliant esthétique et ergonomie. Dans son étui ou dans un coin du sac, une fois allumé il ne reste plus qu’à l’oublier le temps de la randonnée ! On lui pardonnera quand même son manque de sensibilité dans certains lieux comme en intérieur (-159 dB d’après ses caractéristiques techniques, car je ne me suis pas amusé à mesurer !), ou bien encore sa résolution d’approximativement 10 mètres qui vous feront passer pour le passe-murailles quand les points enregistrés traversent un bâtiment au lieu de le longer. Dans l’ensemble, voilà un produit satisfaisant et pas trop ruinant pour le geek moyen ou pour toute personne désireuse d’exploiter des informations géographiques au cours de ses vacances.

Bien que je ne l’aie pas abordé, le GPS-CS3KA est également fourni avec un logiciel sur CD-rom. Celui-ci est sûrement intéressant, mais il est propriétaire et pour ouin-ouin, donc… :mrgreen:

Le boîtier étant accessible de la même manière qu’une clef USB, intéressons-nous maintenant aux fichiers enregistrés dessus et à la manière de les exploiter pour une utilisation dans digiKam.

Tout d’abord, un autre bon point pour Sony qui n’a pas toujours fait ce choix dans le passé, c’est le format des données stockées. En effet, les traces GPS sont enregistrées au format standard NMEA 0183. Il est donc possible de réutiliser ces données avec de nombreux outils, ainsi que les convertir dans d’autres formats de données GPS tels que GPX et KML.

Fichiers NMEA 0183 stockés dans la mémoire interne du traceur
Fichiers NMEA 0183 stockés dans la mémoire interne du traceur

Nous allons justement avoir besoin de convertir notre fichier NMEA en GPX pour l’utiliser dans digiKam. Pour ce faire, de nombreux logiciels existent. GPSBabel fait partie de ces logiciels, et profite d’une grande popularité : il est Libre, gratuit et multiplate-forme. Sous ouin-ouin j’ai eu l’occasion de l’utiliser avec une interface graphique, ce qui n’a pas été le cas sous nunux.

Copier le fichier NMEA sur son disque dur
Copier le fichier NMEA sur son disque dur

Sous nunux, GPSBabel est sûrement présent dans votre gestionnaire de paquets logiciels. Son utilisation en ligne de commande est très simple.

# Conversion du fichier NMEA en KML pour une utilisation avec Google Maps
gpsbabel -i nmea -f WG20110825211236.log -o kml -F WG20110825211236.kml
# Conversion du fichier NMEA en GPX pour utilisation dans digiKam
gpsbabel -i nmea -f WG20110825211236.log -o gpx -F WG20110825211236.gpx
GPSBabel a généré un fichier GPX et un fichier KML
GPSBabel a généré un fichier GPX et un fichier KML

Mettons de côté le fichier KML, et intéressons-nous dès maintenant à digiKam. Les greffons KIPI lui apportent un outil de synchronisation des coordonnées géodésiques. Cet outil se trouve dans le menu Image > Géolocalisation > Corrélateur. Après avoir sélectionné les photos qui nous intéressent, il suffit d’ouvrir l’outil de corrélation puis d’y charger le fichier GPX fraîchement créé à l’aide du bouton en haut à droite.

Synchronisation des traces GPX dans digiKam
Synchronisation des traces GPX dans digiKam

Le résultat se fait sans attendre : une boîte de dialogue nous informe du nombre de photos pour lesquelles des coordonnées GPS ont pu être trouvées, et ces coordonnées apparaissent désormais en face des photos dans la liste à gauche.

La plupart des photos ont été synchronisées
La plupart des photos ont été synchronisées

Il est possible que l’outil de corrélation n’ait pas pu synchroniser toutes les photos. Dans ce cas, il est possible de ré-exécuter la corrélation après avoir ajusté les paramètres à droite, le « laps de temps maximum » pouvant être trop faible si la trace GPS a des trous de plusieurs minutes (le module ayant pu perdre le signal satellite à un moment) par exemple. Augmenter ce laps de temps (le multiplier par 10 ou 100) permettra de synchroniser davantage de photos. Pour les éventuelles photos restantes, il est toujours possible, soit de copier-coller les coordonnées d’une autre photo par un clic-droit dans la liste, soit d’utiliser l’outil de géolocalisation abordé dans un précédent article. Tant que vous n’aurez pas cliqué sur le bouton « Appliquer », aucune information ne sera inutilement insérée dans vos photos.

Copier-coller les coordonnées dans les photos non synchronisées
Copier-coller les coordonnées dans les photos non synchronisées

Une fois les photos synchronisées à l’aide de notre fichier GPX, nous les retrouvons sur la carte intégrée de digiKam.

Les photos apparaissent sur la carte dans digiKam
Les photos apparaissent sur la carte dans digiKam

En attendant que les modules GPS se généralisent dans les appareils photo, le Sony GPS-CS3KA s’avère un compagnon utile, qui prendra d’autant moins de place si l’on part avec tout son matériel photo. Une fois branché à l’ordinateur, il offre la possibilité d’accéder directement et facilement à ses données, qui pourront ensuite être utilisées avec n’importe quel outil (moyennant une ou deux conversions de fichiers). Ceci fait, il devient très simple de synchroniser une trace GPS avec ses photos. Ainsi, le jour où on remet le nez dedans, on ne pourra plus dire « où c’était déjà ? »

Il est à noter que le site Ubuntu-fr présente de nombreux outils autour de la géolocalisation.