Voilà quelques jours, ma tendre moitié m’a confié une mission délicate : pour l’enterrement de vie de jeune-fille d’une amie, réaliser des cartes à faire deviner. Si le thème devait fatalement tourner autour de l’Amour, il était question de décliner ces cartes en plusieurs jeux :
- Couples célèbres, étendus aux duos célèbres, à faire deviner sur le principe du jeu Time’s Up!
- Personnages et personnalités ayant été de grands amoureux, étendus aux gros cochons, à faire deviner sur le principe du jeu Devine-Tête.
- Mots se rapportant aux chansons d’amour, pour faire trouver des paroles de chansons sur le principe du jeu Shabadabada.

Lorsqu’on se lance dans la réalisation d’un jeu de cartes, on va rencontrer principalement trois difficultés. Il est donc important de bien penser à tout dès le départ :
- Quelle taille devront faire mes cartes, et quel look elles auront ? C’est bien si elles sont rigolotes, mais c’est encore mieux si on peut lire ce qui sera écrit dessus !
- Trouver des idées… Trouver des trucs… des choses… des machins… quelque chose, quoi ! Là, il faut se creuser la cervelle pour écrire des sujets sur ces cartes. Hé puis combien de cartes, d’ailleurs ? Car jouer à 3 ou à 12 personnes ne requerra pas nécessairement le même nombre de cartes ; donc mieux vaut en prévoir suffisamment, de quoi tenir trois semaines dans un bunker, on ne sait jamais.
- Les textes entrent-ils tous sur les cartes, ou bien certains seront-ils coupés ? Comment les imprimer ? Sur quoi les imprimer ? Le format des pages (communément du A4) et la qualité du papier impacteront directement le rendu final, mais également l’impression. Attention aux marges, notamment ! Pour les plus consciencieux (et les plus riches), un tirage sur papier photo aura un excellent rendu, mais dans ce cas mieux vaut mettre de côté le format A4. Ce ne sera pas mon cas.
Bien. Les bases sont là. Maintenant, s’il faut réaliser cent cartes et éditer les textes un à un, ça peut être long. Un petit coup de publipostage faciliterait quand-même les choses… Malheureusement pour vous, l’affreux geek que je fais se doit de trouver des solutions en adéquation avec son univers où les optimisations sont poussées jusqu’à leur paroxysme (du moins quand ça marche). Par conséquent, bam ! Bash et ImageMagick.
Voici une archive contenant un certain nombre de fichiers, qui devraient permettre à quiconque ayant un peu de volonté (bon, d’accord, beaucoup de volonté !) de produire un jeu de cartes :
- Une image de carte vierge, celle-là même de l’exemple ci-dessus. Mais vierge.
- Un fichier SVG pré-réglé pour remplacer la carte vierge par défaut. Oui, parce qu’on n’est pas obligé de reprendre mon exemple horrible…
- Un fichier TTF correspondant à la police de caractères que j’ai utilisé dans mon exemple.
- Deux fichiers TXT proposant chacun une liste de mots prêts à l’emploi.
- Le script Bash à exécuter, celui-ci faisant notamment appel aux commandes identify, convert et montage de la suite ImageMagick. Il appelle automatiquement les fichiers JPG et TTF joints dans l’archive, et prend en argument le nom d’un fichier texte (accessoirement l’un des deux fournis, mais ce sera encore mieux avec les vôtres)
Après exécution du script, un fichier appelé « cartes_a_jouer.pdf » est créé. Il s’agit d’un fichier PDF encapsulant toutes les images des cartes produites, à raison de dix cartes par page. Voici un court exemple de cartes qui ont été réalisées avec ce script.
Il ne reste plus qu’à imprimer ce fichier. Les cartes faisant approximativement 9 x 5 cm, il est possible d’imprimer deux pages sur une, soit 20 cartes par page, de façon à ce qu’elles soient plus petites (et de façon à économiser du papier aussi) tout en restant encore lisibles. Pour apporter un peu de rigidité et pour les rendre réutilisables/durables, vous pouvez les plastifier, cela de deux façons :
- si vous avez accès à une plastifieuse, le résultat sera au rendez-vous
- vous pouvez éventuellement vous tourner vers les rouleaux adhésifs transparents (ceux-là mêmes pour plastifier les livres de vos rejetons), mais leur manipulation sera un peu plus délicate… Une vraie plaie, en fait !
Il ne manque plus qu’à découper chaque carte. Là encore, plusieurs options sont possibles :
- les bons vieux ciseaux, ce qui reste la solution la plus simple mais pas la plus efficace
- le massicot, encore faut-il en avoir un à portée de main
- le scalpel et la règle en aluminium, à utiliser de préférence sur un support ne craignant pas d’être abîmé. C’est une solution peu chère et qui permet d’obtenir de bons résultats rapidement ; mais gare à bien maintenir la feuille !