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Afficher un texte en couleur dans le terminal

Certaines commandes du terminal permettent de profiter de la couleur. Ainsi, grep ou bien ls facilitent la lecture d’une donnée en l’affichant en rouge, en gras, en surbrillance, souligné, ou tout ça à la fois . La commande printf le permet également (y compris echo sous certaines conditions), c’est ce qui va nous intéresser ici. Les applications sont nombreuses, ne serait-ce que pour faire apparaître en gras et clignotant la moindre valeur alarmante lors de l’exécution de votre script.

Dans le terminal, un caractère a plusieurs propriétés :

  • la couleur de police
  • la couleur de fond
  • le mode d’affichage

Le mode d’affichage est ce qui permettra de mettre le caractère en souligné, en gras, en clignotant, ou bien encore d’inverser les couleurs de police et de fond… Le mode d’affichage n’interviendra pas dans l’écriture de notre fonction, mais son utilisation reste similaire à celle des couleurs. Une petite recherche sur Internet achèvera d’abreuver votre potentielle soif de connaissances.

Les couleurs de police sont des valeurs numériques comprises entre 30 et 37, soit huit couleurs différentes. Pour faire comprendre au terminal qu’une chaine de caractères doit être affichée dans une certaine couleur, nous allons faire précéder cette chaine d’une série de caractères particuliers, encapsulant le nombre d’une couleur. Cette série de caractères est comme suit :

33[31m

Ce truc horrible tout devant, allant de l’anti-slash «  » au crochet ouvrant « [« , correspond à un code-caractère particulier, à savoir celui de Echap. Oui-oui, le même Echap que celui sur la touche tout en haut à gauche sur votre clavier. En rouge, le nombre 31 correspond à la couleur rouge, puis vient un « m » comme pour dire qu’après « lui » commence le « message »…

Afin d’éviter que le terminal n’affiche tout ce qui suivra en rouge, il faut le prévenir qu’à la fin du-dit message, tout doit redevenir comme avant, avec les paramètres par défaut. Derrière notre texte, nous ajouterons donc une suite de caractères similaire :

33[0m

Nous retrouvons le fameux caractère d’échappement ainsi que le « m », sauf qu’entre les deux nous allons saisir un « 0 » (zéro)… comme pour dire que juste après, on remet tout à zéro. Dit comme ça, en fait, c’est super facile !!… Voici l’exemple complet retourné dans le terminal :

[benoit:~]$ printf ‘33[31mHello world33[0mn’
Hello world

Bien-sûr, il est tout à fait possible de mixer les couleurs. Pour ce faire, il suffit de placer le caractère d’échappement et la valeur de couleur avant les caractères, placer un nouveau caractère d’échappement avec une autre couleur, et ainsi de suite autant de fois que souhaité, en terminant par le caractère d’échappement et la valeur « 0 » :

[benoit:~]$ printf ‘33[31mHe33[32mll33[33mo 33[34mwo33[35mrl33[36md33[0mn’
Hello world

Nous avons vu comment fonctionnait la couleur dans le terminal via la commande printf. Tâchons maintenant de créer une fonction qui nous permettra de saisir un texte dans la couleur de notre choix, sans avoir à saisir systématiquement les codes d’échappement si peu pratiques (et moches !)…

Tout d’abord, nous allons déclarer des noms de couleurs dans notre script. Ces variables vont nous permettre deux choses :

  • D’une part, faciliter notre choix des couleurs en n’ayant pas à nous demander quel est le code pour le jaune ou le fuchsia
  • D’autre part, nous pourrons les réutiliser ensuite pour définir la couleur de fond des caractères

Plutôt que définir des valeurs allant de 30 à 37, nous allons les définir de 0 à 7.

Créons ensuite une fonction « printcolor », qui prendra un premier argument compris entre 0 et 7 (donc pour la couleur), et un second argument pour le texte à mettre dans cette couleur. L’écriture des variables « couleurs » et de la fonction « printcolor » correspond à l’exemple ci-dessous.

BLACK=0
RED=1
GREEN=2
YELLOW=3
NAVY=4
PURPLE=5
BLUE=6
WHITE=7

function printcolor ()
{
    printf "\033[3%dm%s\033[0m" "$1" "$2"
}
BLACK=0
RED=1
GREEN=2
YELLOW=3
NAVY=4
PURPLE=5
BLUE=6
WHITE=7

function printcolor ()
{
    printf "\033[3%dm%s\033[0m" "$1" "$2"
}

Une fois notre fonction exécutée, voici le résultat dans le terminal :

[benoit:~]$ printcolor $RED ‘Hello world’
Hello world

Nous avons vu comment mettre en couleur les caractères, maintenant nous allons aussi mettre en couleur le fond. Pour cela, il suffit de modifier légèrement notre script. Juste après l’emplacement du nombre (compris entre 30 et 37) pour la couleur de caractère, un point-virgule sert de séparateur avec un nouveau nombre, celui-là compris entre 40 et 47. Vous comprenez mieux la raison pour laquelle nous avons défini nos variables entre 0 et 7 ?… Non ??? Aïe… 😉

Qui dit « nouvelle valeur », dit « nouvel argument ». Notre fonction fraîchement modifiée, nous lui passerons désormais comme arguments, tout d’abord la couleur du texte comprise entre 0 et 7, puis la couleur du fond également comprise entre 0 et 7, et enfin notre texte. Voici le script complété en conséquence.

BLACK=0
RED=1
GREEN=2
YELLOW=3
NAVY=4
PURPLE=5
BLUE=6
WHITE=7

function printcolor ()
{
    printf "\033[3%d;4%dm%s\033[0m" "$1" "$2" "$3"
}

Sans oublier de rafraîchir la commande « printcolor » via un petit source votre_script.sh, voici le résultat à l’exécution :

[benoit:~]$ printcolor $GREEN $BLACK ‘Follow the white rabbit’
Follow the white rabbit

Hé oui, vous l’avez compris, dans Matrix, ils utilisaient sûrement des terminaux avec nunux ! :mrgreen:

Comme précisé au début, nous n’avons pas abordé les styles d’affichage tels clignotant, gras ou souligné. Une petite recherche sur Internet vous permettra de constater qu’il vous suffit d’ajouter un nouveau paramètre numérique séparé par un point-virgule. Dès lors, il vous sera aisé de modifier le script ci-dessus pour lui passer non pas trois mais quatre arguments.