Remplacer son verre de visée

Le verre de visée est cette petite lamelle de verre dépoli qui se trouve au-dessus du miroir incliné, immédiatement visible dans la chambre du boîtier (à travers la monture, c’est-à-dire le trou dans lequel on fixe l’objectif). C’est sur ce verre que sont micro-gravés les collimateurs, ceux-là même que l’on peut voir dans l’œilleton (le viseur, si vous préférez) et qui s’éclairent lors de la mise au point par l’autofocus. La quasi-totalité des appareils photo reflex sont construits sur ce principe.

Verre de visée EOS 450D
Verre de visée Canon EOS 450D (rayé !)

Sur la photo ci-dessus, voici le verre de visée original du Canon EOS 450D, en l’occurrence le mien. Et si je me permets de jouer avec sur cette photo, ce que je conseillerais d’éviter à quiconque, c’est parce que j’ai fini par le rayer à force de le nettoyer comme un sagouin. 😳

Rayer cette pièce n’a aucune incidence sur le résultat de la photo, puisque le verre de visée n’intervient que pour le cadrage et la mise au point. Cependant, des rayures peuvent être gênantes pour la vue, sans compter l’incessant souvenir de votre grossière erreur… Enfin MON erreur, pour le coup… Pour cette raison, on peut être tenté de le remplacer.

Une seconde raison peut conduire à changer le verre de visée de son appareil. En effet, depuis bien longtemps, les constructeurs proposent des modèles disposant de fonctionnalités supplémentaires : lignes de tiers, lignes de centre, stigmomètre… Si le verre de visée ne comporte que les collimateurs par défaut, on peut très bien opter pour un modèle bardé de trucs à faire pâlir Stringfellow Hawke ! Non, je vous en prie, ne rougissez pas devant autant de culture… 🙄 Même si on peut penser que tout ceci est gadget au premier abord, l’utilisation d’un stigmomètre trouve plusieurs avantages. Pour commencer, celui-ci facilite la mise au point manuelle. Ensuite, il permet de mieux observer un problème de mise au point automatique, notamment en condition de faible lumière ou bien d’objets à des distances différentes (photographier à travers une grille). Enfin, il est particulièrement apprécié par les personnes ayant une vue réduite.

Puisqu’on en vient à se poser la question de savoir ce que les constructeurs ont à nous proposer, voici une première remarque : selon les références, les verres de visée ne sont généralement compatibles qu’avec un seul reflex, tout au plus une gamme de reflex du même constructeur. En conséquence, attention à ne pas acheter ce petit bout de verre sans vous être préalablement assuré(e) qu’il était adapté à votre boîtier. Un second constat nous invite à penser que le verre de visée n’est pas du tout remplaçable sur les boîtiers d’entrée de gamme, que celui-ci est de toute évidence « fixe », comme indiqué sur la fiche technique du Canon EOS 450D par exemple. Hé bien c’est faux. Seulement, les constructeurs étant convaincus que les amateurs sont peu enclins au photo-tuning, et sans doute pour préserver ces derniers de toute tentation, ils préfèrent sûrement confier le remplacement de cette pièce à leur S.A.V., ce qui offrira en outre une bonne occasion de facturer l’abruti qui l’aurait rayée. C’est peut-être aussi parce que son remplacement peut avoir une incidence sur la visualisation des collimateurs ainsi que sur la mesure d’exposition de l’appareil, mais nous reviendrons là-dessus plus tard.

Heureusement, des fabricants tiers proposent des verres de visée pour toutes les marques de reflex (et à peu près tous les modèles). Les sites et forums spécialisés m’ont permis d’en trouver trois :

C’est ainsi que j’ai commandé un verre de visée chez Focusing Screen, chez qui les prix sont plus abordables.

Verre de visée FSB pour EOS 450D
Verre de visée FSB pour EOS 450D

Le modèle illustré ci-dessus a coûté environ $59.00, ainsi que $15.00 de frais de port, soit environ 54 € en tout, via PayPal. Il a fallu une bonne semaine entre la commande et la livraison. Le colis était soigné : boîte en carton robuste, multiples emballages plastiques dont deux en papier bulle… Ca fait très sérieux !

Focusing Screen EOS 450D
Focusing Screen EOS 450D

Sur la photo ci-dessus, on peut voir le contenu du colis envoyé par Focusing Screen. Le kit est complet !

  • 2 doigtiers en latex (vous voilà rassuré(e) : non, ce ne sont pas des présos)
  • Une pince droite
  • 2 cales transparentes en forme de cadre (dans le petit sachet à droite)
  • Le verre dépoli, doublement emballé, posé sur une mousse et enfermé dans une boîte rigide elle-même emballée (quand je disais que c’est soigné)

Le remplacement du verre de visée est une manipulation qui ne prend que quelques minutes. Il faut toutefois faire très attention aux conditions dans lesquelles son remplacement doit avoir lieu. Aussi il est important de prendre en compte deux facteurs : la poussière (quelle plaie, ma parole !) et l’éclairage. En conséquence, mieux vaut prévoir quelques accessoires :

  • Un soufflet (sans pinceau) ou une bombe d’air sec (mais attention à la puissance)
  • Des lingettes sèches (on ne met surtout aucun produit sur le verre)
  • Une lampe articulée, une lampe frontale ou une lampe de poche… bref, de quoi éclairer convenablement le fond de la chambre… la chambre du reflex, bien-sûr !

Une fois ces quelques accessoires réunis, il est temps de se lancer (et sans trembler). Pour ce faire, la consultation du didacticiel de Focusing Screen suffit (du moment qu’on baragouine un peu l’anglais). On peut toutefois insister sur quelques points :

  • Le cadre métallique peut se clipser et se déclipser sans forcer. Pour le déclipser, il suffit d’introduire la pointe de la pince dans le petit trou situé devant, puis de l’abaisser et le décaler légèrement vers la gauche.
  • Il faut soulever l’ancien verre par l’un des ergots, pour un droitier celui de droite étant le plus accessible
  • Le nouveau verre peut être inséré en biais, afin d’éviter de toucher les bords du trou
  • Le verre doit être simplement posé dans son emplacement, ses ergots (attention au détrompeur en haut à gauche sur l’image) permettant de le positionner naturellement
  • En remettant le cadre métallique, attention à bien insérer ses deux ergots métalliques dans les trous de la paroi du fond prévus à cet effet, toujours sans forcer
  • Le cadre métallique se clipse d’un simple geste avec le bout du doigt (capoté, bien-sûr), inutile d’aller tripoter le verre au passage

Après installation du nouveau verre de visée, il faut prendre le temps de vérifier le résultat de l’opération :

  • Si des poussières apparaissent en regardant par le viseur, avec un peu de chance ce sera du côté du miroir. Dans ce cas, un coup d’air sec suffira peut-être. Sinon, vous pouvez opter pour un retrait du verre et son nettoyage. Dans ce cas, maintenez-le verticalement à l’aide de la pince, afin d’éviter le dépôt d’autres poussières, et utilisez de préférence le soufflet. Si cela ne suffit pas, envisagez l’usage d’une lingette sèche, mais sans insister (surtout sur le stigmomètre) et toujours en essuyant dans le même sens, vers l’un des bords du verre. Cette opération est délicate et chronophage, car vous risquez de le faire plusieurs fois, ce qui multiplie d’autant les risques de faire une boulette.
  • S’assurer que le cadre est bien clipsé. Si celui-ci n’est pas correctement mis, le verre va tomber de son emplacement dès la première photo et se prendre dans le miroir. Si cela doit vous arriver, pas de panique, il suffit de retourner l’appareil, retirer l’objectif et extraire le verre à l’aide de la pince. Avec un peu de chance, vous n’aurez rien rayé du tout…
  • Après installation, jouez longuement avec la mise au point automatique. Si vous observez un décalage dans le stigmomètre (le sujet apparaît fendu dans la pastille) alors que l’autofocus a rempli son rôle, pas de panique, c’est normal. Le verre n’est pas à la bonne distance du miroir, et est sûrement « trop » haut. Dans ce cas, utilisez une des cales transparentes (attention au sens, la partie sans ergot doit buter contre la paroi du fond), que vous poserez dans l’emplacement du verre dépoli avant de remettre celui-ci par-dessus. Une fois le verre clipsé, refaites d’autres essais de mise au point automatique. Si vous observez encore un décalage du même côté, ajoutez la seconde cale. Pour ma part, une seule a suffi. Si vous observez un décalage dans l’autre sens, retirez peut-être une épaisseur…

Remplacer son verre de visée est donc une opération qu’on ne fera pas toutes les semaines, et qui n’aura pas d’intérêt pour la plupart des photographes amateurs, aussi bien à cause du prix que des risques. Cela reste néanmoins faisable, sans trop de difficulté, du moment que l’on observe quelques précautions. Enfin, si vous attachez de l’importance aux collimateurs qui s’éclairent, sachez que celui du milieu n’apparaîtra plus (car il a été remplacé par le stigmomètre), et que les autres s’éclaireront à la manière d’une tache lumineuse. Autre phénomène rencontré aussi, c’est la mesure d’exposition. Celle-ci sera plus ou moins faussée, les photos devenant alors surexposées. Pour remédier au problème, il sera alors nécessaire d’exposer à gauche (i.e. sous-exposer), ou bien de changer le mode de mesure (la mesure « moyenne à prédominance centrale » semble donner de bons résultats).

Aller plus loin dans le classement des photos

Dans le précédent article, nous avons pu voir une manière simple et efficace d’organiser ses photos.

Nos chères petites images sont toujours plus nombreuses, toujours plus grandes et lourdes, toujours plus diffusées sur Internet ou ailleurs… Et même avec une arborescence soignée, on ne trouve pas toujours une information précise : comment sélectionner une photo de la vieille tante Simonne, de préférence en juin mais de n’importe quelle année (2000-2002, quand elle était encore fraîche), et avec un ensoleillement méditerranéen plutôt que la grisaille bretonne (je crois que je vais me faire des ennemis) parce qu’elle a un teint franchement verdâtre ? « Qui, quoi, où et quand ? » Voici des questions que l’on peut aussi se poser en (re-)découvrant une vieille série de photos.

Avec l’évolution des formats d’images et les progrès en informatique ces dernières années, toutes ces informations, de dates, de lieux, de personnes, peuvent être directement stockées dans les photos. Si ces données supplémentaires n’apparaissent pas directement en visualisant une image, elles sont, malgré tout, aisément consultables par le biais des différentes métadonnées EXIF, IPTC et XMP, et peuvent même être croisées avec des outils visuels tels qu’une carte ou un graphique. Si certaines de ces informations sont automatiquement enregistrées par l’appareil au moment de la prise de vue, les autres pourront être ajoutées après coup, tranquillement installé devant son ordinateur. Des logiciels tels que digiKam, XnView ou Picasa offrent un panel de fonctionnalités impressionnant pour tout cela.

Changer la date

Les appareils photos numériques permettent d’enregistrer automatiquement la date et l’heure de la prise de vue directement dans chacune des photos. Malheureusement, on oublie parfois de mettre son appareil photo à l’heure. Lorsqu’on visite un pays sur un autre fuseau horaire, ou bien lorsqu’on passe en heure d’été ou en heure d’hiver, il faut penser à changer l’heure de son appareil. Un exemple à ne pas suivre : lors d’un séjour où nous étions 20 photographes amateurs, pas un seul des appareils n’était à la bonne heure. Pas même le mien ! 😳 Certains étaient en heure d’été, d’autres d’hiver, mais pas un seul sur le bon fuseau horaire ; un appareil avait 12 jours de retard, un autre 3 d’avance ; sans parler de ceux retardant entre quelques semaines et presque 4 ans… Or lorsqu’on souhaite réunir toutes les photos des 20 appareils et retrouver un ordre chronologique, il est compliqué de tout faire concorder à quelques minutes près. Pas impossible, mais compliqué…

S’assurer que son appareil photo est bien configuré permet donc de s’éviter cette peine. Si on a toutefois besoin de changer les dates, plusieurs manières existent, la plus pratique étant d’ajouter ou de soustraire un certain nombre de jours, d’heures, de minutes et de secondes à une ou plusieurs des dates présentes dans les photographies.

Modifier la date de prise de la photo (digiKam)
Modifier la date de prise de la photo (digiKam)

Etiqueter les photos

Voilà une tâche pas spécialement compliquée, mais relativement longue, surtout au début. Il est possible d’ajouter des « tags » ou « étiquettes » aux photos. Ces étiquettes, d’un nombre illimité, permettent d’ajouter diverses informations aux clichés, telles que les personnes visibles dessus, les animaux, les plantes, le nom du lieu, et à peu près n’importe quoi d’autre. Une fois les photos étiquetées, il est possible de recouper les étiquettes communes à plusieurs photos, pour dresser un album sur votre ex Micheline ou pour lancer un diaporama exclusivement sur votre poney par exemple. Il est également possible de filtrer ces étiquettes, notamment pour que Madame ne voie pas les photos avec Micheline justement !

Filtrer les images en fonction des étiquettes (digiKam)
Filtrer les images en fonction des étiquettes (digiKam)

Il est à noter que certains logiciels comme Picasa, facilitent l’étiquetage des personnes. Pour ce faire, ils intègrent un outil de reconnaissance faciale.

Géolocaliser les lieux de prises de vue

Certains modèles d’appareils récents, reflex ou compacts, intègrent un GPS. Il est également possible d’associer un module GPS à certains reflex. L’utilisation d’un GPS permet d’enregistrer directement dans la photo les coordonnées géodésiques de la prise de vue. Il est ensuite possible, à partir de ces coordonnées, de retrouver le lieu exact sur une carte, ou bien, en associant la date de prise de vue, de retracer un itinéraire. Le logiciel digiKam, permet également d’effectuer des recherches sur une zone géographique : ainsi, on peut aisément retrouver toutes les photos prises dans une région du monde, un continent, un pays, une poignée de villes… Bien que cela puisse paraître un peu gadget pour la plupart des gens, de nombreux domaines peuvent y trouver un réel bénéfice, par exemple dans le cadre d’études de migrations animales, ou pourquoi pas pour un détective amassant des preuves sur une relation adultère (j’ai le sentiment qu’un fait divers est plus vendeur que la Science)…

Lorsqu’on n’a pas de GPS, il reste possible d’ajouter les coordonnées géodésiques en post-production. Dans le cas de digiKam, un plugin permet d’ouvrir une fenêtre intégrant Google Maps, à partir de laquelle on pourra effectuer une recherche de lieu avant d’attribuer les coordonnées trouvées à toute une série de photos.

Ajouter les coordonnées géodésiques (digiKam)
Ajouter les coordonnées géodésiques (digiKam)
Géolocalisation des clichés (digiKam)
Géolocalisation des clichés (digiKam)

Si l’idée d’utiliser un GPS ne vous lâche plus, peut-être possédez-vous un téléphone mobile avec GPS intégré, à défaut d’avoir un GPS sur l’appareil photo ? Dans ce cas, il existe de nombreuses applications sur les différents sites dédiés (Apple Store, Android Market, etc), comme par exemple Open GPS Tracker sur Android. Certaines de ces applications permettent d’enregistrer un parcours à intervalle régulier, puis d’exporter ce parcours aux formats GPX ou KML. Or digiKam offre la possibilité, pour une série de photos, de retrouver la position GPS de celle-ci à partir d’un fichier GPX ! Plus précisément, en comparant la date de la prise de vue (qui doit être à l’heure, donc…) et la date des positions GPS, le logiciel fait une corrélation pour estimer la position de la prise de vue. Si c’est pas beau, ça ! 😎

Ajouter une légende

Ecrire des phrases pour chaque photo est un peu suicidaire. Cette tâche est à réserver aux photos que l’on diffuse sur Internet, notamment en cas de publication sur une galerie de photos comme Piwigo (ce que digiKam propose de faire automatiquement d’ailleurs). Dans l’exemple ci-dessous, on peut voir que digiKam propose à la fois de saisir une légende et l’auteur de cette légende. On retrouve également en-dessous la liste des étiquettes, comme mentionné un peu plus haut dans cet article.

Ajouter une description (digiKam)
Ajouter une description (digiKam)

Ajouter l’auteur de la photo et un copyright

Lorsqu’on diffuse une œuvre, on peut être tenté de vouloir la protéger, ce qui est légitime. On peut aussi très bien ne pas penser à la protéger, et découvrir un jour qu’elle est utilisée sans accord préalable ou dans un contexte non souhaité (publicité, emballage, montage photo…). Insérer l’auteur et les droits d’utilisation (licence libre ou privée, limitations diverses…) dans une image, permet d’une part de se faire connaître ou reconnaître, d’autre part de se défendre en cas de litige. Pour reprendre les possibilités offertes par digiKam (oui-oui, j’affectionne ce logiciel :mrgreen:), il est possible d’ajouter un nombre impressionnant d’informations via le menu de configuration, comme illustré ci-dessous.

Configurer les modèles de métadonnées (digiKam)
Configurer les modèles de métadonnées (digiKam)
Utiliser un modèle de métadonnées (digiKam)
Utiliser un modèle de métadonnées (digiKam)

Renommer les photos à l’aide des métadonnées

Jusqu’ici, nous avons pu voir qu’il était possible d’enregistrer beaucoup d’informations dans les photos. Pourquoi ne pas profiter de ces mêmes informations pour donner des noms plus précis à chacun des fichiers ? Un des intérêts est par exemple de préciser l’auteur directement dans le nom du fichier, tout en préfixant celui-ci à l’aide de la date complète (date et heure !) de la prise de vue. De cette façon, lorsque nous mélangeons les milliers de photos de nos 20 photographes en herbe de tout à l’heure, non seulement nous retrouvons l’ordre chronologique de celles-ci, mais en plus nous savons du premier coup d’œil à qui appartient chacun des clichés.

Renommer les fichiers à l'aide des métadonnées (digiKam)
Renommer les fichiers à l'aide des métadonnées (digiKam)

Evaluer les photos

Comme dit au tout début de l’article, nous sommes maintenant amenés à stocker des quantités de photos. Or si nous gardons autant de photos, seulement une partie d’entre elles sera réellement amenée à nous servir, que ce soit pour diffuser sur Internet, pour faire développer sur papier, ou pour confier à un éditeur (même si les conseils donnés ici s’adressent plutôt aux amateurs, les occasions ne manquent pas dans la vie associative). Hé puis il ne faut pas se leurrer : pendant les soirées pyjama, les copines ne tiendront jamais devant un diaporama de 500 photos !

Il devient donc utile, voire indispensable, de faire une sélection. Les dernières versions de Windows permettent d’attribuer une note entre 0 et 5 étoiles (un bandeau en bas du navigateur de fichiers apparaît pour cela), une fonctionnalité que l’on retrouve aussi dans digiKam et dans d’autres logiciels. Etrangement, je n’ai pas trouvé cette fonctionnalité dans Picasa.

Une manière efficace d’évaluer ses photos consiste à travailler par itérations : on attribue d’abord une note de 1 aux photos que l’on juge intéressantes. Puis on ajoute une étoile aux photos un peu meilleures de cette première sélection. En fonction du volume d’images restant, il est possible de continuer à ajouter des étoiles aux photos les plus pertinentes en filtrant systématiquement celles qui n’ont pas retenu notre attention. En définitive, on est ainsi parvenu à classer les photos par niveau d’intérêt, et on est alors capable d’extraire des pré-sélections d’images, de moins en moins nombreuses et de meilleure qualité, sur lesquelles on pourra plus facilement travailler.

Donner une note à chaque photo (digiKam)
Donner une note à chaque photo (digiKam)
Filtrer les photos en fonction de leur note (digiKam)
Filtrer les photos en fonction de leur note (digiKam)

Les quelques exemples développés ici ont permis de voir qu’il était possible d’augmenter le caractère informatif des photos en y ajoutant un nombre conséquent de données, qu’elles soient géographiques, quantitatives, qualitatives ou autres. Appliquer tous ces outils à toutes ses photos est un travail qui prend un peu de temps, mais qui peut en valoir la chandelle dans certains cas. Libre à chacun, ensuite, de se contenter de faire une partie de ces tâches uniquement, en fonction de ses propres besoins et de ses propres envies.

Un dernier point avant de m’arrêter : certains logiciels de gestion d’albums, notamment digiKam, proposent d’ajouter toutes ces métadonnées, soit dans la base de données interne aux logiciels, soit directement dans les photos, soit les deux. A mon avis le mieux est de faire les deux. Ainsi, on reste indépendant du logiciel utilisé, et on peut envisager d’utiliser un autre logiciel plus tard, qui sera alors capable de retrouver toutes ces informations dans les photos. Lorsqu’on diffuse une image, ses métadonnées la « suivent » également, quoi qu’il arrive. Enfin, lors des « backups » (sauvegardes de données), les métadonnées sont également préservées en cas de panne du disque dur. L’utilisation de la base de données du logiciel permettra quant à elle d’effectuer toutes sortes de recherches rapidement.

Classer ses photos

Les appareils photos numériques ont révolutionné la manière de prendre des photos. Auparavant, les appareils argentiques permettaient de prendre un nombre limité de photos par pellicule, qu’il fallait ensuite faire développer pour connaître le résultat, pour enfin alimenter nos albums de famille… Quand on voulait bien prendre le temps de s’en occuper… Désormais, non seulement le résultat s’affiche aussitôt, mais en plus, de par la taille monstrueuse de nos cartes mémoires, on rechigne à supprimer le moindre cliché du petit neveu sous prétexte qu’il a bougé ou qu’il est flou ; parfois parce qu’on ne sait pas comment supprimer une photo de son appareil (ces gens-là feraient peut-être mieux de ne pas lire la suite de cet article), souvent parce que même ratée, la photo marque un événement qui, à n’en pas douter, finira par enrichir nos souvenirs. Quoiqu’il en soit, l’appareil entre les mains, on en vient à « shooter » tout le temps et beaucoup.

Or, que va-t-on faire de ces dizaines, voire centaines de photos présentes dans notre appareil ? Les uns, habitués du papier et peu férus d’ordinateurs, préféreront sûrement confier leur carte mémoire à leur photographe, qui se chargera de tout développer, ce qui revient au cheminement classique des photos auparavant. Les autres, un peu plus technophiles, s’empresseront de les copier sur leur ordinateur. C’est à ce moment-là qu’il faut se poser un certain nombre de questions :

  • Comment se rappeler quand a eu lieu cet événement ?
  • Comment se rappeler de quoi il s’agit ?
  • Comment ne pas mélanger ces photos avec les précédentes et celles à venir ?

La vraie finalité consiste, non pas (en tout cas pas seulement) à déplacer les photos de la carte mémoire vers l’ordinateur, mais à organiser ses photos de manière à les retrouver facilement. Il est donc nécessaire de classer ses séries de photos.

La nature est bien faite, mais rassurez-vous, l’informatique aussi. Et les choses les plus simples sont parfois les plus efficaces. Il n’existe que deux sortes de données stockées sur un disque dur : les fichiers (tels que les images, les musiques ou les documents bureautiques), et les dossiers (ou répertoires) qui permettent de ranger des fichiers ainsi que d’autres dossiers. L’utilisation de dossiers et de sous-dossiers va nous permettre de classer nos photos sous forme d’arborescence, le nom saisi pour chacun de ces dossiers nous permettant en outre d’en faciliter le tri.

Idéalement, et au risque de passer pour quelqu’un de psychorigide, je trouve qu’un ordre chronologique est des plus efficaces, aussi il est judicieux de nommer chacun des répertoires par la date de l’événement concerné, en prenant soin de commencer par l’année, puis le mois, et enfin le jour. Pour ne pas avoir une simple liste de dates et oublier ce qu’elles contiennent, une courte description de l’événement sera saisie derrière.

Images
   |--- Shorinji Kempo
          |--- 2002
          |--- 2003
          |      |--- 03_09_14_montauban
          |
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          |      |--- 05_04_17_sk_demo_epsci
          |      |--- 05_05_15_competition_enfants
          |      |--- 05_05_21_soiree_gennevilliers
          |      |--- 05_06_04-05_stage_national
          |
          |--- 2006
          |--- 2009
          |      |--- 09_06_25_repas_fin_saison
          |
          |--- 2010
          |      |--- 10_02_06_soiree_arts_martiaux_jlm
          |      |--- 10_05_22-23_stage_maurepas
          |      |--- 10_06_03_cours
          |      |--- 10_06_25_repas_fin_annee
          |      |--- 10_09_04_forum_associations
          |      |--- 10_09_09_cours_enfants
          |
          |--- 2011

L’exemple ci-dessus illustre l’idée de cette arborescence, où les « albums photos » sont regroupés par année (années mises en évidence en bleu). Libre à chacun d’opter pour un regroupement par année calendaire, par année scolaire, ou bien complètement différemment. Pour les événements s’étant déroulés sur plusieurs jours, on peut par exemple préciser cette période avec la première et la dernière dates, comme représenté en violet. L’internaute attentif aura sûrement remarqué les underscores ( « souligné » ou « tiret du 8  » ) à la place des espaces, ainsi que l’absence de toute ponctuation. Bien qu’ayant mes propres raisons pour nommer les répertoires de la sorte, inutile de tomber dans un tel extrémisme…

Répertorier ses photos ainsi est déjà un bon début. Maintenant, imaginons tomber sur une photo hors de son répertoire, voire plusieurs photos de plusieurs événements complètement mélangées : problème ! Comment savoir laquelle va où ? D’autres questions tout aussi inquiétantes peuvent également être posées, par exemple savoir si ce sont seulement des doublons en vue de les faire développer. Pour éviter de perdre trop de temps à rechercher les événements concernés, vérifier les doublons, et éviter d’écraser d’autres photos par mégarde, il est peut-être préférable de renommer, dès le départ, chacune des photos sur le même principe que leurs dossiers apparentés (année, mois, jour et événement). Fort heureusement, il est très facile de renommer toute une série de fichiers d’un seul coup, chaque fichier reprenant alors le même nom et se terminant par un numéro différent. Dans ce domaine, je n’aime pas du tout la manière de faire de Windows, mais cela reste pour autant une solution simple et à la portée de tous : on sélectionne toutes les photos (raccourci « Ctrl + A » ), puis on renomme (raccourci « F2  » ).

2010
   |--- 10_06_03_cours
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           |--- [...]
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L’illustration ci-dessus reprend l’arborescence vue un peu plus haut, cette fois-ci en mettant en évidence le nom et la numérotation des fichiers JPG. Là encore, vous aurez remarqué le choix limité de caractères employés, mais je vous demande de faire abstraction de mon TOC. :mrgreen: En revanche, j’attache un peu plus d’importance aux zéros devant les numéros des premières photos (01, 02, 03…), et c’est sur ce point que Windows me déplaît puisqu’il n’en met pas et que cela fausse le tri par nom (la photo 2 sera après la photo 199, la 3 après la 299…).

Après ces deux petites étapes de renommage et de classement, il est éventuellement envisageable de compresser ses photos. Il n’est pas rare que les photos prises soient très volumineuses avec un taux de qualité JPEG de 97%. Re-compresser un nombre important de photos avec un taux aux alentours de 90% permet de gagner un peu de place (environ la moitié ?) tout en dégradant peu nos précieux souvenirs. Bien entendu, tout dépend de l’utilisation que l’on en fait, donc merci aux puristes (qui me lisent pour quoi, d’abord ???) de ne pas me taper sur les doigts. 😛 De nombreux logiciels, tels que digiKam, XnView ou Picasa par exemple, permettront d’arriver à ce résultat.

Nous venons de voir qu’avec des moyens simples, il était possible de classer efficacement ses photos, de manière à conserver un ordre chronologique et à identifier facilement ce à quoi elles se rapportent. Cette tâche n’est pas spécialement amusante, mais une fois que l’on se rend compte de son intérêt, on prend rapidement le pli. Il faut cependant se forcer à le faire après chaque événement photographié, pour ne pas se retrouver à trier des centaines de photos et à jouer aux devinettes pour retrouver les dates * des clichés les plus anciens.

* Il existe pourtant un moyen simple : les données Exif. Encore faut-il que l’appareil soit à la bonne date.