Dans mon précédent article sur la messagerie instantanée XMPP, je vous avais très sûrement laissé sur votre fin. En effet, seules l’installation du client Psi ainsi que la création d’un JID avaient été abordées. Cette fois-ci, nous allons aborder l’ajout de contacts, les salons de discussion ainsi que la découverte des services.
Ajouter un contact
Vous vous en doutez sûrement, pour pouvoir ajouter un contact, vous devez impérativement connaître son JID, de la même manière que pour envoyer un e-mail à quelqu’un il vous faut connaître son adresse e-mail. Et c’est là que vous vous dites : « c’est ballot ! tous les potos sont sur M$N… » Ne désespérez pas ! Si personne dans votre entourage n’est encore passé à XMPP, vous avez peut-être quelqu’un qui utilise quand-même Google Talk, ne sait-on jamais ? Et je vous rappelle que Google Talk, tout comme Jabber, est basé sur le protocole standardisé XMPP ! Qu’est-ce que c’est beau, l’interopérabilité, bon sang !!! 😎
On peut également voir deux autres notions sur ce roster. L’une est très simple à comprendre : il s’agit des groupes de contacts, ici intitulés « Général » et « Shorinji Kempo », indiquant juste à côté le nombre de personnes connectées en ce moment sur le nombre de personnes faisant partie de ce groupe. Ces groupes vous serviront à mieux retrouver vos contacts, par exemple en créant des catégories « ma famille », « mes collègues », « mes copains », « mes ex-femmes »…
L’autre notion importante est présente ici avec le contact « ben » qui n’est autre que moi-même. Juste en-dessous d’un compte, et juste avant la liste des contacts, vont être listés toutes les connexions actives pour ce compte. Supposons que vous vous connectiez à XMPP depuis chez vous ainsi que depuis votre travail : si les deux ordinateurs sont allumés, vous aurez deux lignes « ben » au lieu d’une seule, la ligne correspondant à l’ordinateur sur lequel vous n’êtes pas indiquant sûrement que vous êtes absents. Si cela peut paraître inutile, on a parfois besoin de s’envoyer un lien ou un petit message de rappel, voire s’envoyer un fichier… On pourrait même se dire « zut ! j’ai oublié d’éteindre mon PC » et exécuter une commande à distance pour l’éteindre. Yes, we can !
Bon, revenons-en aux contacts…
Il est à noter que ce principe d’ajout de contact fonctionne dans les deux sens : si quelqu’un souhaite vous ajouter à ses contacts XMPP, Psi vous préviendra par une notification sur ce nouveau contact. En affichant le message, vous pourrez accepter ou refuser l’invitation de celui-ci, puis à votre tour il faudra que vous l’invitiez en cliquant sur un bouton « Inviter » ou « Demander l’autorisation ».
Les salons de discussion ou MUC pour Multi-User Chat
Une des grandes fonctionnalités offertes par le protocole XMPP, c’est la possibilité de clavarder à plusieurs, à la manière d’IRC. Ce type de service a un intérêt, et non des moindres : réunir une communauté d’individus, dans un cadre privé comme dans un cadre professionnel, des gens qui se connaissent ou non. Avec XMPP, il est autant possible de rejoindre un salon public / privé, que de créer son propre salon. Nous allons voir comment Psi gère les salons dans ces deux cas de figure.
- Tout d’abord, le champ Identité : rien à dire, c’est le compte XMPP que vous souhaitez utiliser pour accéder au salon. Je subodore que vous n’en avez pas créé plusieurs, donc inutile de chercher à en sélectionner un autre.
- Le champ Récent : au fur et à mesure que vous vous connecterez à des salons XMPP, ceux-ci seront stockés dans un historique. Dans ce champ vous pourrez donc vous reconnecter à précédent salon sans avoir à tout ressaisir.
- Serveur : lorsqu’un serveur XMPP fournit un service de MUC, celui-ci est souvent accessible depuis une adresse « conference.* » ou « chat.* », l’étoile étant le nom du serveur XMPP lui-même. Dans notre exemple, le serveur XMPP concerné est identique à celui de l’utilisateur, mais ce n’est pas forcément le cas ! Par exemple, si nous souhaitions nous connecter à un salon hébergé sur le serveur XMPP de l’association JabberFR, l’adresse serait « chat.jabberfr.org ».
- Salle : c’est le nom du salon lui-même. Si on vous a communiqué l’adresse d’un salon XMPP sous la forme « toto@conference.titi.com », le nom correspond à « toto ». Une erreur de saisie de ce nom n’aura nul autre impact que de créer un nouveau salon sur le serveur, si tant est que le-dit serveur vous y autorise ; tout dépend de la politique adoptée par l’administrateur.
- Surnom : le pseudonyme de votre choix, qui apparaîtra à l’ensemble des internautes sur ce salon. Certains s’amusent à mettre des surnoms peu explicites, personnellement j’aime bien savoir à qui je m’adresse…
- Mot de passe : certains salons sont accessibles uniquement par mot de passe. C’est un mot de passe unique par salon, qui devra donc être communiqué à toute la communauté pour pouvoir s’y connecter. Dans le cas d’un salon public, aucun mot de passe n’est généralement requis, comme sur shorinjikempo@conference.benoitbalon.fr par exemple. 😉
Une fois tous les paramètres renseignés, cliquez sur « Rejoindre ».
- Titre du salon : comme son nom l’indique, vous pouvez donner un titre au salon. Là où le sujet explique une conversation qui serait en cours, le titre est plus général.
- Rendre le salon persistant : si cette case n’est pas cochée, le salon aura une durée provisoire et sera automatiquement supprimé dès que plus personne ne sera connecté dessus. Si vous mettez en place une communauté de personnes, il est impératif que le salon soit persistant pour éviter d’avoir à le re-créer à chaque fois.
- Rendre le salon public : si le salon n’est pas public, vous devrez ajouter vous-même les utilisateurs pouvant y accéder. En revanche, s’il est public, n’importe qui aura la possibilité de le rejoindre.
- Protéger le salon par mot de passe : en cochant cette case, toute personne souhaitant accéder au salon devra impérativement donner le mot de passe que vous saisirez juste en-dessous de cette case.
- Rendre le JID réel visible pour : lorsqu’il s’agit d’un salon public où tout le monde ne se connaît pas, il est conseillé de ne pas rendre visible les JID des visiteurs.
- Le bouton « Détruire la salle » : si vous aviez rendu votre salon persistent, le jour où vous souhaitez le supprimer définitivement, il vous suffit de cliquer sur ce bouton.
D’autres options sont bien sûr disponibles, lesquelles vous permettront de donner plus ou moins de droits aux utilisateurs. Jouer avec toutes ces options ne cassera rien, donc n’hésitez pas à tester ce qui vous semble intéressant…
Gestion des services
Une des grandes forces du protocole XMPP, c’est sa modularité. Selon le logiciel client que vous utilisez, vous pourrez avoir des fonctionnalités plus ou moins évoluées (audio-conférence, visio-conférence bientôt, tableau blanc, etc). Mais selon le serveur sur lequel vous êtes enregistré, vous pourrez également accéder à des services plus ou moins variés !
Conclusion
Les fonctionnalités de XMPP ne sont pas limitées à cela ! Outre le fait de tchater avec d’autres personnes, afficher des emoticons et envoyer des fichiers, la modularité de XMPP permet d’accéder à des services exceptionnels. L’utilisation des salons en est un parfait exemple, sans aborder l’étendue des possibilités avec la mise au point de nouveaux services, pour éventuellement répondre à un besoin précis dans une entreprise, comme, pourquoi pas, mettre en place un système de notification des utilisateurs relatif aux agendas partagés…
Bien que Psi soit un des meilleurs clients XMPP actuels, il n’est pas le seul. Toutes les fonctionnalités qui ont été abordées ici sont également gérées par tout bon logiciel client qui se respecte, notamment Gajim et Kopete. Si l’interface de Psi ne vous séduit pas, ne vous gênez pas pour essayer d’autres logiciels : ils sont INTEROPERABLES !
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